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Faut-il légaliser le cannabis ? Au Colorado, un...

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Notre journal poursuit sa série de dossiers sur les grands enjeux de la campagne et les préoccupations des Français. Aujourd'hui, la proposition de légalisation du cannabis assumées par certains candidats. Petit tour au Colorado (Etats-Unis) où l'usage est autorisé.

 

 

Denver (Etats-Unis), le 21 mai 2016. Le Colorado est l'un de Etats américains autorisant l'usage du cannabis.

(AFP/JASON CONNOLLY.)

 

 

Dans le Colorado, l'amendement 64 fait beaucoup parler de lui, car il a permis de légaliser l'usage récréatif du cannabis. « 54 % des habitants ont voté pour cet amendement, rappelle Henny Lasley, présidente de l'association anticannabis Smart Colorado. C'est une majorité, donc on doit l'accepter. »

 

Aux Etats-Unis, si la consommation de cannabis reste interdite au niveau fédéral, de nombreux Etats ont assoupli leur législation depuis le début des années 2000. Près de la moitié d'entre eux autorise l'usage du cannabis à titre médical, et huit à titre récréatif. Parmi eux, le Colorado (2012), suivi en novembre dernier par la Californie, le Nevada, le Maine et le Massachusetts. Mais pour certains, la loi n'est pas encore parfaite.

 

« On peut consommer du cannabis chez soi ou à l'hôtel, explique Jeremy Bamford, créateur du site Internet PotGuide, le TripAdvisor du cannabis. Mais dans les hôtels, il est interdit de fumer, même une cigarette, détaille-t-il. Donc les touristes consomment le cannabis dans la rue, ce qui est illégal. »

 

Malgré certaines réserves qui persistent encore aujourd'hui, « la plus grosse crainte des anticannabis ne s'est pas vérifiée, lance Jeremy Bamfort. Les adolescents ne consomment pas plus de cannabis ».

 

Selon une étude du gouvernement du Colorado, en 2015, soit un an après la légalisation, 21 % des jeunes ont consommé du cannabis dans les trente derniers jours, contre 25 % en 2009. Et les aspects positifs de la légalisation ont même tendance à l'emporter.
Le cannabis finance des bourses, aide les SDF...
« Comme on court-circuite le marché illégal, c'est aussi une aubaine financière incroyable », ajoute-t-il. Le commerce légal de cannabis a rapporté 5,4 Mds$ (4,8 Mds€) aux Etats-Unis. Au Colorado, l'Etat conserve cet argent pour financer des services publics, comme la rénovation des écoles. Et d'autres initiatives ont vu le jour. Dans le comté d'Adams, l'argent a permis de financer 50 bourses scolaires, ou encore à Aurora, la municipalité a décidé d'utiliser cet argent pour aider les sans-abri.

 

« On va dédier 4,5 M$ (4,2 M€) sur trois ans aux SDF, raconte Bob Roth, conseiller municipal d'Aurora. Les opposants à la légalisation du cannabis ont un discours plus modéré aujourd'hui. Ils réalisent que l'argent du cannabis peut permettre de faire de bonnes actions. »

 

QUESTION DU JOUR:

Etes-vous favorable à la légalisation du cannabis ?

 

De notre correspondante Chloé Cohen à New York
Source: Le Parisien.fr


C'est quoi les bails avec les produits de b...

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Les produits de beauté au cannabis gagnent du terrain, mettant au vert toute l'industrie cosmétique. Mais qu'a donc de particulier la fameuse huile de chanvre tant acclamée ?

 

 

Certains le fument, l'ingèrent et vont même jusqu'à l'introduire même dans des endroits intimes (oui oui, il paraît que c'est top)... mais peu savent qu'un autre mode de consommation du cannabis fait de nombreux adeptes à travers le monde.

 

Et non, on ne s'apprête pas à vous livrer une astuce confidentielle pour vous mettre bien, quoique la méthode ait déjà prouvé son caractère bienfaisant. Comme bien d'autres plantes, c'est en effet par voie cutanée que le cannabis livre nombre de ses bienfaits, utilisé en cosmétique pour ses propriétés réparatrices, apaisantes et hydratantes. There you go, encore des avantages qui viennent s'ajouter aux vertus médicinales bien connues de la plante, si ça c'est pas un signe !

 

Si les produits de beauté infusés au chanvre se chargent en THC et/ou CBD, leur utilisation est néanmoins tout à fait légale puisqu'aucune des deux molécules ne pénètre le système sanguin. Pas d'effet psychotrope, donc (oui, on sait, vous êtes déçues...), mais bel et bien d'innombrables bénéfices sur la peau et les cheveux.

 

Riche en vitamine et antioxydants, l'huile de graines de cannabis s'impose non seulement comme un remarquable ingrédient anti-âge, mais a également une action réparatrice sur les peaux atopiques (eczéma, psoriasis, etc.). Antibactérienne et anti-inflammatoire, elle soulage aussi les muscles endoloris, les douleurs articulaires et celles accompagnant les menstruations - on vous avait bien dit qu'elle était fabuleuse.

 

Image IPB

Les produits de beauté à base de cannabis signé Herb essntls, Fresh, The Body Shop et Apothecanna

 

Utilisé en médecine traditionnelle depuis des centaines d'années, le cannabis commence doucement à se faire une place dans l'univers de la beauté - où il a d'ailleurs beaucoup de choses à apporter. Il suffit d'ailleurs de voir le nombre de produits cosmétiques à base d'huile de graine de chanvre prospérer outre-Atlantique et ailleurs pour s'en rendre compte : de la crème pour le corps à la brume visage en passant par l'eau de parfum et le baume à lèvres, toute l'industrie s'est mise au vert, et on est à deux doigts de faire pareil ;)

 

Par Manon Roche

 

Source: meltyfashion.fr

 

Dédicace à Mme Lapin

Loir-et-Cher - Faut-il dépénaliser, voire légal...

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Pour beaucoup, la loi de 1970 interdisant le cannabis n'est plus adaptée à la société actuelle. « Cette drogue s'est banalisée. Les peines et les stages de sensibilisation n'endiguent pas le nombre de consommateurs », déclare Denis Récamier, directeur de VRS (Vers un réseau de soins). L'association vient en aide aux personnes confrontées aux problèmes de conduites addictives.

 

La consommation du cannabis s'est banalisée. « La répression et les peines n'endiguent pas le nombre de consommateurs. » - (Photo archives NR, Jérôme Dutac)

 

" La dépénalisation du cannabis serait une première étape "

 

« Aujourd'hui, un jeune qui fume du cannabis est considéré soit comme un délinquant soit comme un malade. Mais des millions de consommateurs ne sont ni l'un, ni l'autre. A partir du moment où ils ne tombent pas dans la dépendance, ni dans le trafic, ce sont juste des adolescents comme les autres qui veulent tester quelque chose qui leur est interdit. Le fait d'être stigmatisé comme un délinquant pour avoir fumé du cannabis va rendre le jeune méfiant, et nous aurons du mal à le toucher. L'usager va ainsi s'isoler dans une certaine clandestinité multipliant les risques, déplore Denis Récamier. Si on n'a pas une approche pragmatique et fine de la situation, on passe à côté d'une politique de santé publique. »

 

" On se trompe de combat "

 

Le docteur Viau, généraliste-addictologue à Saint-Ouen, demande davantage de permissivité. « Je reçois des personnes qui ne sont pas des toxicomanes mais qui ont juste besoin d'un certificat médical pour leur avocat avant de passer devant le tribunal, parce qu'ils ont perdu leur permis à cause d'un joint fumé. Ce sont des gens qui vont perdre leur emploi ou vont conduire sans permis. On se trompe de combat. Le trafic de drogues fait beaucoup plus de morts.

 

A qui profite le crime ? La France est le pays d'Europe de l'Ouest qui a la législation la plus dure envers le cannabis, mais c'est aussi chez nous qu'on fume le plus. » En France, les regards se tournent vers les expériences à l'étranger. Le directeur de VRS est satisfait de voir s'ouvrir le débat sur le sujet : « Pour sortir de cette image systématique du délinquant, la dépénalisation du cannabis serait donc une première étape salutaire dans le but de renforcer la politique de prévention. Ce qui fonctionne avec les jeunes, c'est de travailler avec eux sur leurs capacités et potentiels à développer des facteurs de protection, c'est-à-dire l'estime de soi, savoir dire non, l'affirmation de soi pour être plus armé pour faire face aux sollicitations de la société.

 

On veut juste travailler plus sereinement, plus simplement et naturellement. »
Chez de jeunes consommateurs qui auraient un usage quotidien du cannabis, les principaux risques sont neurologiques (difficultés en terme de concentration et d'apprentissage). Pour le docteur Viau, le seul danger du cannabis réside dans la façon de le consommer et de le mélanger. « Que les moyens utilisés dans la répression soient mis dans la prévention auprès des jeunes », demande Denis Récamier, qui estime qu'il est néanmoins nécessaire de garder un volet répressif, quand fumer peut être dangereux pour autrui ou le bien public. « Ce sont les conséquences de l'usage qui peuvent être réprimandées. »

 

Évolution sociétale inévitable ou fumeurs qui prennent leurs rêves pour la réalité ? Cinq jeunes consommateurs ont accepté d’en débattre pour nous.

 

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Le cannabis légal créerait des emplois et apporterait de l'argent dans les caisses de l'État, plaident ces jeunes adultes. - (Photo archives NR, Jérôme Dutac)

 

" C'est comme l'apéro ça réunit les gens "
Autant lever le suspense tout de suite : la légalisation du cannabis, ils sont pour : « L'interdiction n'est vraiment plus d'actualité aujourd'hui, elle n'est plus adaptée à la société », affirment ces cinq jeunes loir-et-chériens. Agés de 22 à 24 ans, consommateurs occasionnels ou plus réguliers, ils sont tous dans la vie active, même si deux d'entre eux sont en ce moment en recherche d'emploi.

 

La légalisation du cannabis est un sujet qu'ils ont déjà évoqué entre eux. Leur point de vue sur cette consommation, c'est d'abord qu'elle est « une pratique sociale, c'est comme prendre l'apéro, ça réunit les gens ». L'intérêt d'une « modification des perceptions, apportant un nouveau regard » dans le cadre de pratiques artistiques telles que le dessin ou la musique est également évoqué.
Comme pour l'alcool, ils verraient la vente légale du cannabis « réservée aux majeurs, contrôlée pour la qualité, et encadrée par l'État, avec des taxes qui feraient rentrer de l'argent dans les caisses », un argent que ces jeunes aimeraient voir dédié à « l'amélioration de la prise en charge de la santé ». Parmi les avantages économiques de la légalisation du cannabis, nos témoins évoquent avec spontanéité « la création d'emplois dans l'agriculture, le commerce, et le tourisme aussi, comme aux Pays-Bas où c'est légal ».

 

L'idée que le cannabis mène à la consommation de drogues plus dures semble à ces jeunes tout à fait fausse. Par contre, ils imaginent que cela pourrait servir de produit de substitution pour décrocher de drogues plus dures. Pour eux, le cannabis n'est ni plus, ni moins dangereux que l'alcool, « et si on pouvait s'en procurer légalement, ça permettrait aussi de fumer sans mélanger à du tabac, et donc, d'arrêter la clope pour ceux qui le veulent », ajoutent-ils.

 

Cannabis et conduite

 

Mais le sujet qui les fait le plus réagir, c'est la conduite. « Si le cannabis était légalisé, il faudrait mettre au point des tests plus efficaces, qui mesurent le niveau réel d'emprise : huit heures après avoir fumé un pétard, elle n'existe plus, affirment-ils, mais les traces de cette consommation, elles, sont toujours là ». Une forme d'injustice par rapport à l'alcool selon eux, et qui constitue aujourd'hui leur crainte principale : l'un d'eux a d'ailleurs arrêté de consommer du cannabis, quelles que soient les circonstances, pour ne pas risquer de perdre son permis. Légalisation ou pas, le candidat qui agirait sur ce point précis retiendrait sans doute leur plus grande attention.

 

la question à quelques politiques du Loir-et-Cher (41)
Faut-il dépénaliser, légaliser ou ne rien changer en matière d'usage de cannabis ?

 

> Thomas Ménagé, chef de cabinet de Nicolas Dupont-Aignan : « Je pense qu'à 33 jours de l'élection, il y a des questions plus importantes pour les Français (chômage, insécurité) ! Je suis hostile à la légalisation ou à la dépénalisation du cannabis pour la santé des Français. Je déplore que certains candidats le proposent de façon démagogique et inconsciente. Il s'agit d'un sujet trop grave pour être abordé la veille des élections par des candidats en mal de popularité. Je souhaite lutter contre les trafics qui gangrènent nos quartiers et les dealers qui terrorisent la population. Je propose des mesures concrètes comme la création de Groupements de démantèlement des réseaux associant les services de renseignements à la police, la gendarmerie, le fisc et les douanes. »

 

> Michel Chassier, secrétaire 41 FN, pour Marine Le Pen : « Toutes les études confirment le lien entre consommation de cannabis, accoutumance aux drogues dures et apparition de troubles psychotiques. L'augmentation régulière du taux de THC en fait désormais une drogue dure qui provoque des ravages, particulièrement chez les adolescents.
La dépénalisation serait une folie, une promesse démagogique et irresponsable. Les gouvernants qui se sont succédé depuis 30 ans n'ont pas pris la mesure du phénomène et n'ont pas su endiguer l'augmentation du nombre de consommateurs, laissant se développer une économie parallèle parfois considérée comme une soupape de sûreté pour éviter l'embrasement des quartiers dits sensibles.
Marine Le Pen préconise la tolérance zéro pour les marchands de mort. »

 

> Christine Jagueneau, référente 41 En Marche ! pour Emmanuel Macron : « Pour un meilleur fonctionnement police-justice, Emmanuel Macron propose de passer du délit de détention/ consommation de cannabis à une contravention ; évitant le tribunal correctionnel. Rappel : 170.000 interpellations par an pour usage de stupéfiants, 100.000 renvois devant les tribunaux, 20.000 condamnations à des amendes et moins de 2.000 à des peines de prison ferme.
Selon E. Macron, cette évolution serait " beaucoup plus économe en temps pour la police et la justice et bien plus dissuasive qu'une peine de prison dont tout le monde sait qu'elle ne sera finalement jamais exécutée ". Position défendue dans un rapport interministériel d'août 2016. »

 

> Frédéric Orain, 1er secrétaire fédéral du PS, pour Benoît Hamon : « Benoît Hamon est pour une légalisation du cannabis, une distribution gérée et contrôlée par l'État. La politique répressive est un échec. 17 millions de Français ont déjà consommé. Le laxisme serait de persévérer dans cette voie nuisible à tous : la police est dévalorisée, les habitants subissent les nuisances insupportables, les consommateurs s'exposent aux dealers et à la tentation de basculer vers les drogues dures. Les produits ne sont pas contrôlés, et sont parfois extrêmement dangereux. Il faut tuer ce trafic. Misons sur le plus important, l'éducation aux dangers. De nombreux États ont su évoluer. Cette légalisation n'entraîne pas de montée de la consommation. Voulons-nous enfin ouvrir les yeux sur cet enjeu majeur ? »

 

> Pierre Boisseau, comité de soutien de Jean-Luc Mélenchon : « Le programme de la France Insoumise prévoit une légalisation encadrée du cannabis dans un but précis. Le cannabis doit être appréhendé dans le cadre de la lutte contre les addictions. Le trafic actuel ne permet pas de mener les politiques d'information et de prévention nécessaires pour œuvrer dans le sens de la santé publique. Or les consommateurs sont extrêmement nombreux. Il faut cesser la politique de l'autruche et se donner les moyens de mettre en œuvre une politique de recherche, de prévention et de soins pour les personnes ayant une consommation pathologique. Nous souhaitons dépénaliser, permettre la vente et taxer le produit. »

 

> Maurice Leroy, président du comité de soutien, et Guillaume Peltier, chef de file LR, pour François Fillon : « Nous sommes clairement opposés à la dépénalisation du cannabis. Il est urgent de rappeler que c'est une drogue, dangereuse, notamment pour les jeunes. Le trafic de drogue procure des revenus considérables aux mafias et finance le terrorisme. Derrière la banalisation scandaleuse du " joint ", il y a des enjeux criminels très importants. Nous proposons des amendes systématiques pour l'usage de cannabis, l'expulsion des trafiquants des logements sociaux, le rétablissement d'une fermeté totale (peines plancher, expulsion des délinquants étrangers, 16.000 places de prison), la simplification des procédures et l'augmentation des moyens et des effectifs pour la sécurité et la justice. »

 

Claire Neilz et Catherine Simon

 

Sources: lanouvellerepublique.fr et lanouvellerepublique.fr

Cannabis - Que sait-on de l’opinion?

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La France se distingue de ses voisins européens par sa situation paradoxale. Malgré une loi très répressive, la consommation de cannabis est la plus importante des pays de l’Union européenne. 17 millions de Français disent avoir consommé du cannabis en 2014

 

 

 

 

 

 

«Légalisation du cannabis : l’Europe est-elle condamnée à l’impasse ?»: Une journée de débats a eu lieu le 10 octobre 2016 au Sénat à l’initiative d’Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, vice-présidente de la commission des lois, directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne) et auteure de la première proposition de loi «Légalisation contrôlée du cannabis», de Didier Jayle, professeur titulaire de la chaire d’addictologie du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), et d’Henri Bergeron, professeur, chaire santé à Sciences Po, et en partenariat avec la Fédération Addiction.

 

 

 

 

Une forte consommation française

 

Depuis 20 ans, l’Observatoire relève un nombre croissant d’usagers de cannabis (environ trois fois plus en 2014 qu’en 1992) et une nette augmentation parmi les 1864 ans entre 2010 et 2014 (figure 1).

 

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Figure 1. Évolution de l’usage actuel de cannabis parmi les 18-64 ans

 

Les hypothèses pour expliquer cette hausse sont: un net accroissement de l’offre de cannabis en France (autoculture et production locale d’herbe), un marché de la résine encore très dynamique et l’influence du débat sur la légalisation qui induirait une moindre sous-déclaration des usages.
La France est parmi les pays européens où l’on consomme le plus: elle est en tête en matière de prévalence/année (22% d’usage au cours de l’année parmi les 15-34 ans), à des niveaux proches de ce qu’on observe aux ÉtatsUnis.

 

Elle connaît une évolution différente de plusieurs pays européens: les pays nordiques partant de niveaux relativement bas sont sur une pente ascendante, tandis que le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne, des pays à forte prévalence au début des années 2000, ont tendance à se stabiliser ou enregistrer une baisse.

 

À l’adolescence, selon les résultats de l’enquête Escapad de l’OFDT en 2014, menée sur des jeunes de 17 ans (scolarisés ou sortis du système scolaire), on observe entre 2000 et 2014 une reprise à la hausse du tabagisme chez les jeunes, moins d’usage d’alcool au cours du mois, mais des alcoolisations ponctuelles à la hausse.

 

Pour le cannabis, la courbe est probablement l’expression d’un cycle: au début des années 2000, les prévalences étaient hautes, l’usage au cours de la vie concerne la moitié des jeunes, le fait d’en avoir eu un usage récent est à la hausse, sans rejoindre les niveaux les plus hauts de 2002 et l’usage régulier – le fait d’en avoir consommé dix fois au cours du dernier mois – concerne 10% des jeunes.

 

Mais des données plus récentes sur les lycéens (Espad) montrent une tendance à la baisse de la consommation de cannabis en seconde et en première. Il y a à la fois une consommation en hausse à la fin de l’adolescence et une tendance à la baisse au collège ou au lycée (figure 2)
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Figure 2. Usages de tabac, boissons alcoolisées et cannabis parmi les lycéens selon le niveau scolaire entre 2011 et 2015 (%)
Information sur le cannabis et opinions à son sujet

 

Le sentiment d’information des 15-30 ans est passé de 47 à 75% entre 2000 et 2010, selon le Baromètre santé. La perception du risque est plus complexe et fluctuante dans le temps que pour des drogues telles que l’héroïne ou la cocaïne. Les usagers mettent le risque à distance (comme pour le tabac ou l’alcool), avec un système de rationalisation. Un autre grand changement est l’apparition des cannabinoïdes de synthèse, assez différents du cannabis naturel, souvent plus forts et plus difficiles à utiliser.

 

Quelques décès liés à la consommation de cannabis sont apparus (30 en 2013), ce qui est peut-être lié aussi à la façon d’observer en toxicologie et en médecine légale. Enfin, il y a une évolution de la teneur en THC du cannabis en circulation en France, qui a triplé entre 2000 et 2014 (figure 3).

 

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Figure 3. Teneur moyenne en THC du cannabis en circulation en France 2000-2014, Inpes

Selon les enquêtes Espad menées auprès des jeunes de 16 ans depuis 1999 (quatre exercices), il y a une tendance à penser qu’il n’y a pas de «grand risque» associé au fait d’expérimenter le cannabis, mais le risque associé au fait de fumer régulièrement apparaît en hausse. La structuration de la perception des risques est en évolution, autour de quelque chose de plus rationnel (figure 4).

 

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Figure 4. Évolution de la perception des risques liés au cannabis parmi les lycéens

En ce qui concerne les politiques publiques, selon l’enquête Errop de 2013, les trois grands types de sanction (avertissement ou rappel à la loi, obligations de soins, stage d’information sur les drogues) remportent la majorité d’avis favorables, en revanche l’amende financière partage l’opinion (50% favorables et autant défavorables) et les deux tiers de la population sont en désaccord avec le fait d’emprisonner les usagers de cannabis.

 

Enfin, les opinions sur les politiques publiques montrent une évolution: entre 2008 et 2013, l’opinion favorable à la régulation croît et, en parallèle, l’opinion est plus flottante quant à l’idée de mettre en vente libre le cannabis, comme le tabac et l’alcool (figure 5).

 

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Figure 5. Évolution de l’opinion des Français sur les politiques publiques en matière de cannabis depuis 1999

 

En Europe, selon l’Eurobaromètre, un consensus très fort se dégage pour l’interdiction de l’héroïne, de la cocaïne et de l’ecstasy: 90% des jeunes Européens de 15 à 24 ans partagent cette idée. Mais s’agissant du cannabis, entre 2011 et 2014, les opinions sont partagées entre la régulation et l’interdit, la tendance étant à l’augmentation des opinions favorables à la régulation (de 34 à 45%). En Roumanie, plus de 80% des jeunes considèrent que le cannabis devrait être interdit ; en Italie et République tchèque, 71% sont favorables à la régulation, la France se situant tout près de la moyenne européenne, avec une faible majorité en faveur de l’interdiction (45%).

 

Par François Beck, OFDT

 

ses publications

 

Source: vih.org

Bernard de la Villardière : «La légalisation du...

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Après l’islam en France, le magazine «Dossier Tabou» pose la question de la légalisation du cannabis en France. Trafics, économie souterraine, corruption, santé publique, etc. Bernard de la Villardière et ses équipes dressent un état des lieux de ce sujet... tabou.

 

Bernard de la Villardière consacre le deuxième numéro de «Dossier Tabou» au cannabis.[©Renaud Corlouer/M6]

 

Avec ce nouveau numéro de «Dossier Tabou», l’animateur propose de traiter la question du cannabis en France de la manière la plus large possible en s’intéressant aussi bien aux trafics qui gangrènent certaines cités qu'à l’action des forces de police et de l’Etat pour enrayer (ou pas) le phénomène, en donnant la parole à des médecins spécialisés, ou encore en analysant les résultats obtenus par des pays ayant fait le choix de la légalisation.

 

Quelle idée vous faisiez-vous du cannabis avant de commencer votre enquête ?

 

J’ai une idée assez précise du cannabis puisqu’il y a vingt ans, j’ai écrit, avec Vincent Nouzille, L’anti-drogue, dans lequel je me suis intéressé à la lutte contre le trafic de drogues en France et dans le monde. A l’époque, les libéraux - dans le sens économique du terme - étaient pour la légalisation du cannabis. Et la conclusion était que la guerre n’avait pas été vraiment déclarée, alors que certains arguaient qu’elle avait été perdue.

 

On ne prenait pas position sur la légalisation, mais je vous dis cela pour montrer que tout ça, c’est une vieille histoire. Le thème de la légalisation a surgi plutôt à droite, chez les libéraux. Il disent : «Pas d’états d’âme, s’il y a une demande, il faut qu’il y est une offre. Ça crée du business, l’individu est libre et doit pouvoir décider de lui-même s’il se drogue». Ces théories étaient libérales, et ce qui est étonnant, c’est qu’elles sont reprises aujourd’hui par des candidats de gauche.

 

Et c’est en totale opposition par rapport ce que se passe en France aujourd’hui…

 

La loi française est plutôt répressive, voir ultra-répressive par rapport à d’autres législations en Europe, notamment au Portugal, en Espagne ou aux Pays-Bas. Et elle n’a pas vraiment montré son efficacité puisque nous sommes un des plus gros consommateurs de cannabis au monde avec 1,6 ou 1,7 millions de consommateurs réguliers en France.

 

Il y a entre 6 et 7 millions de personnes - même si cela est très difficile à chiffrer - qui disent avoir déjà testé. Avec cette émission, on essaie de poser les éléments du débat, sans prendre réellement parti. Personnellement, moi qui suis père de famille, même si mes enfants sont grands aujourd’hui, j’ai plutôt tendance à être contre.

 

On voit que l’Etat a parfois baissé les bras, ou que les mesures répressives et policières sont inefficacesBernard de la Villardière

 

Quel rapport avez-vous personnellement avec le cannabis ?

 

Je fais partie de la génération des gens qui avaient 20 ans à la fin des années 1970, donc j’ai fumé du cannabis, bien évidemment. J’en fumait à l’époque tout en sachant qu’il s’agissait d’une drogue douce et qu’il ne fallait surtout pas franchir la frontière. Car j’ai voyagé en Inde et au Népal à la même époque, et j’ai vu ce que c’était un junkie. C’était des squelettes ambulants, des gars qui avaient 25 ans, 30 ans, et qui étaient héroïnomanes.

 

Il y a quand même une différence entre le fait d’être héroïnomane et fumer un joint

 

Oui, bien sûr. Mais on disait de faire attention à l’escalade, et à l’époque, le cannabis était considéré comme une drogue douce. Aujourd’hui, les choses ont un peu changé. Le cannabis est devenu une drogue dure. Avant, on expliquait qu’on ne pouvait pas être dépendant au cannabis, qu’il y avait éventuellement une dépendance psychologique, mais pas physique.

 

Et aujourd’hui, on s’aperçoit que c’est faux, car il y a tellement de psychotropes dans le cannabis, de principes actifs - à cause des croisements de plantes, etc. - qu’elle peut devenir une drogue dure. Et que par ailleurs, il y a une accoutumance, et une dépendance, la preuve étant qu’il y a des centaines de milliers de jeunes français qui en sont victimes avec entre 30 à 40.000 personnes qui sont suivies pour une dépendance forte au cannabis, avec des conséquences sur la santé, et particulièrement sur la santé mentale, qui sont malencontreuses quand on a 16, 17 ou 18 ans. Et des médecins nous ont expliqué que, quand on fume du cannabis à 13, 14, 15 ans, on peut handicaper sérieusement ses capacités intellectuelles.

 

Quels sont les autres temps forts de l’émission justement ?

 

La première partie s’intéresse au trafic, et où nous en sommes dans cette guerre. Et on voit que l’Etat a parfois baissé les bras, ou que les mesures répressives et policières sont inefficaces, car les dealers sont toujours là et que des cités entières se retrouvent entre les mains de trafiquants. On montre aussi le fait qu’il y a une économie parallèle, illégale, car il y a au moins 200.000 personnes qui vivent plus ou moins du cannabis en France. Il y en a un peu moins de 10.000 qui gagnent beaucoup d’argent, tandis que les autres sont des «smicards» du cannabis. Des policiers nous expliquent aussi que cela peut, malheureusement, être une manière dans certaines communes de préserver la paix sociale.

 

Car cette économie parallèle fait vivre en partie certains quartiers. Un policier nous le dit d’ailleurs dans le reportage, que les supermarchés constatent une baisse de leur chiffre d’affaires quand la police a réalisé, quelques semaines plus tôt, des descentes pour tenter d’éradiquer un réseau. Et on essaie de montrer cette problématique sous tous ses aspects. Le clou du reportage est l’interview d’un infiltré qui s’appelle Hubert Avoine, qui a travaillé pour la police française, et a participé à l'enquête concernant François Thierry, l’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis).

 

Il nous explique avoir participé à des livraisons surveillées de plusieurs tonnes de cannabis qu’il a contribué à faire venir en France via l’Espagne. Et qui se sont évanouies dans la nature très bizarrement. Il soupçonne fortement des personnes de la police française de s’être enrichies sur ce trafic sous prétexte de livraisons surveillées. Nous avons également interviewé un policier de la brigade des stups qui, sous couvert d’anonymat, dévoile un certain nombre de choses sur les pratiques dans ces services. Et je pense qu’on va en parler dans les semaines à venir car on parle beaucoup de la corruption dans le monde politique. Mais il y en a aussi dans la police.

 

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Qu’est-ce qui vous a le plus surpris sur le terrain et lors de vos recherches ?

 

Nos révélations sur les pratiques à une certaine époque de la part d’un certain nombre de gens au sein de l’Octris, là nous sommes dans une affaire - où la justice aura à trancher bien évidemment - plutôt trouble et qui révèle des pratiques relativement louches. Ce n’est pas étonnant d’ailleurs, car l’argent de la drogue, et notamment celui du cannabis, représente entre 1,5 et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire chaque année en France.

 

C’est de l’argent illégal. Il n’est pas étonnant qu’il finisse par corrompre. Les policiers sont des êtres humains, et ils n’échappent pas plus que les politiques à la tentation de la corruption et de l’enrichissement personnel. Donc oui, j’ai été étonné et préoccupé car je me suis demandé comment on allait faire machine arrière, et comment on allait nettoyer les écuries d’Augias.

 

J’ai aussi été surpris par la situation d’une cité HLM de Compiègne. Car on dit souvent que les trafics sont dans les cités des grandes villes, notamment en région parisienne. Mais non, l’économie illégale du cannabis gangrène aussi des villes à priori paisibles et tranquilles. Et c’est ce que nous essayons de montrer à Compiègne. Ce qui m’a choqué, c’est l’inaction de l’Etat français qui laisse des populations entières être les otages de ces situations. C’est de la non-assistance à personne en danger, et c’est l’hypocrisie du système. Alors, soit on se dit que la guerre est perdue et on tente de légaliser. Soit on mène vraiment la guerre.

 

Pourquoi légaliser reviendrait-il à perdre la guerre ?

 

Parce qu’on parle toujours de la guerre contre la drogue. Je reprends une expression des ministres de l’intérieur successifs et qui prennent toujours des tons martiaux pour parler de lutte contre le trafic de stupéfiant. Je ne reprends pas forcément ça à mon compte. Je dis juste que si l’Etat n’a pas l’intention de mettre les moyens pour lutter contre ces trafics, il vaut peut-être mieux de légaliser et feindre de contrôler quelque chose qu’on ne contrôle plus. Après, en ce qui concerne la légalisation, je ne suis pas forcément contre.

 

Le problème, c’est que ça se prépare. Il faut y aller étape par étape, et c’est ce que me disait le chef de la police de la ville de Denver, dans le Colorado (Etat américain qui a légalisé le cannabis en 2014, ndlr). Car un des arguments de ceux qui veulent la légalisation, c’est dire que les délinquants ne seront plus des délinquants, mais qu’ils auront pignons sur rue en ouvrant leur commerce légalement et paieront des taxes.

 

Et ce n’est pas ce que m’a dit le chef de la police de Denver. Les délinquants ne vont pas devenir de gentils businessmen. Le risque est que cette délinquance se concentre sur l’héroïne et la cocaïne, ou sur la traite d’êtres humains. Il ne faut pas croire que nous allons assécher la délinquance et le trafic en légalisant le cannabis.

 

Qui affirme que la légalisation permettra d’éradiquer la délinquance ?

 

Les tenants de la légalisation le disent.

 

On entend que cela permettrait de récolter des recettes fiscales pour l’Etat et que cet argent pourrait servir, entre autres, à financer des campagnes de sensibilisation, d’aide aux personnes dépendantes, ou de créer des emplois… mais pas forcément que cela mettrait un terme à la délinquance, si ?

 

Si, et c’est ce que dit le rapport de Terra Nova. C’est un de leurs arguments, ce n’est pas le seul. Un autre argument est de dire «contrôlons ce qu’on ne contrôle plus et faisons entrer des recettes dans les caisses de l’Etat» et on va pouvoir faire davantage – c’est ce que disent les médecins que nous avons interviewé, notamment le docteur Karila de l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif, qui est addictologue, et qui dit «moi je suis pour la légalisation car au moins, on pourra suivre de près les consommateurs, contrôler les produits, faire de la recherche» avec les recettes tirées de la légalisation du cannabis, etc.

 

Pourquoi le débat sur le sujet semble-il si difficile, voire impossible, en France, alors que de nombreux pays, comme les Etats-Unis, ont fait évoluer leur point de vue sur le sujet ?

 

Cela ne me surprend pas. Quand on parle de la relation aux drogues, on est sur plusieurs plans à la fois, le plan économique, géopolitique, il y a aussi des enjeux de santé, de sécurité publique, mais aussi philosophiques. Il y a là la question du rapport de l’Etat vis-à-vis du citoyen. Il y a des drogues légales en France, l’alcool et le tabac. L’alcool est un mal accepté qui est entré dans notre culture. Alors faut-il légaliser une autre drogue, sachant qu’on en a deux qui font déjà des dégâts et contre lesquelles l’Etat mène des actions extrêmement fortes, à travers diverses mesures comme l’augmentation du prix des cigarettes.

 

Aujourd’hui, on voit bien que les gens qui fument des cigarettes autour de nous sont presque regardés comme des délinquants par la société. On restreint toujours plus l’espace dans lequel ils peuvent s’adonner à leur addiction. Donc moi, ça ne m’étonne pas que ce débat continue de déchaîner les passions. J’ai bien des convictions personnelles sur la question, mais je n’ai pas d’idées arrêtées.

 

Dossier Tabou : « Et si on légalisait le cannabis en France ? », lundi 27 mars à partir de 21h sur M6. A voir en replay sur 6Play.

 

Source: cnewsmatin.fr

Nancy - Une thèse « sexy » en 180 secondes

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Onze doctorants ont participé hier à la finale régionale du concours « Ma thèse en 180 secondes ». Avec humour et ingéniosité, ils ont séduit les 380 lycéens présents.

 

C’est Thibaud Sauvageon, diplômé de l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois à Épinal, et actuellement en 3 e année de thèse, qui a obtenu le Prix des Lycéens. Photo Patrice SAUCOURT Photo HD

 

 

À l’écoute des intitulés, on dirait parfois du charabia. « Evitabilité des K-puissances additives en combinatoire des mots » ou encore « Influence du vieillissement sur le comportement au feu des formulations hétérophasées ignifugées ». Les thèses ont souvent des noms incompréhensibles et des sujets compliqués à cerner.

 

C’est donc avec l’objectif de vulgariser le travail entrepris par des doctorants que le concours « Ma thèse en 180 secondes » a été lancé. Sur le moment, on se demande bien comment les participants réussiront à relever le défi, et surtout s’ils parviendront à convaincre 380 lycéens excités comme des puces en trois minutes maximum.

 

En effet, pour cette finale régionale organisée à la faculté des Lettres et Sciences Humaines de Nancy, l’ambiance était au rendez-vous. Les lycéens, venus de Nancy, Sarreguemines, Épinal et Thionville, n’hésitaient pas à encourager les participants en criant leur prénom ou en applaudissant à tout rompre.

 

Les 11 finalistes le leur ont bien rendu. À l’aide d’humour, de pull « Faites la moule, pas la guerre », de clins d’œil aux jeux vidéos, ils leur ont fait passer un bon moment, sans pour autant oublier leur objectif : faire comprendre ce qui semble incompréhensible, résumer clairement leur thèse et interpeller.

 

Défi relevé

 

Si tous les participants ont respecté le chrono et atteint haut la main leur but, c’est Thibaud Sauvageon, diplômé de l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois à Épinal, et actuellement en 3e année de thèse, qui a obtenu le Prix des Lycéens.

 

Il faut dire qu’en ouvrant sa présentation avec « le cannabis, c’est bien ! », il a tout de suite eu du succès.

 

Cette introduction lui a ainsi permis d’expliquer aux plus jeunes l’intérêt que pouvait représenter la culture du chanvre sur des friches industrielles lorraines. En redonnant vie à ces lieux et en développant le plus proprement possible une industrie textile autour des fibres de cette plante, aussi connue sous le nom de cannabis dans sa forme récréative, les vêtements made in Lorraine pourraient faire fureur.

 

Un peu stressé avant de passer, Thibaud Sauvageon était finalement très heureux d’obtenir ce prix. Pari réussi pour ce doctorant, mais aussi pour les autres. Maintenant, on aurait presque envie de leur demander : votre thèse en 140 signes sur Twitter, défi accepté ?

 

Source: republicain-lorrain.fr

Canada - Le cannabis ne doit pas être une vache...

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(Québec) Les provinces devraient consacrer l'argent de la taxe de vente des produits du cannabis à un fonds dédié au traitement, à la prévention et à la formation pour respecter l'esprit de la légalisation.

 

 

 

Selon la criminologue Line Beauchesne, Ottawa sera possiblement tenté

de prendre l'argent de la taxe sur les produits et services (TPS) pour

payer le coût des infrastructures mises en place pour la légalisation du cannabis.

AFP

 

 

La criminologue Line Beauchesne, spécialiste des drogues, lance cet avertissement au moment où CBC a appris que le gouvernement Trudeau dévoilera d'ici un mois sa loi sur la légalisation du cannabis, qui entrera en vigueur au plus tard le 1er juillet 2018.
«La production et la transformation sont de juridiction fédérale, mais la distribution et la vente sont de juridiction provinciale», précise celle qui a participé au groupe de travail formé par Ottawa en aval de l'élaboration de la loi.

 

À partir de ce constat, comment les provinces géreront-elles leur réseau de distribution et que feront-elles de l'argent issu de la taxe de vente, la TVQ au Québec? «La vente de cannabis, ce n'est pas comme la vente d'alcool ou le jeu qui sont fondés sur une logique de promotion. Le rôle de Loto-Québec et de la Société des alcools est de donner à l'État les dividendes attendus. Il n'y a pas de restriction publicitaire. On ne peut pas faire ça avec le cannabis», soutient la professeure de l'Université d'Ottawa.

 

Mme Beauchesne rappelle que la volonté derrière la légalisation est d'éliminer le marché noir et de s'inscrire dans une démarche de santé publique. «Je crois que les gouvernements provinciaux doivent s'en tenir à prélever la taxe pour l'investir dans des programmes de prévention, de traitement et de formation des professionnels de la santé, notamment.»

 

Elle prend en exemple le Colorado où le cannabis est légalisé depuis janvier 2014. L'argent issu de la vente de marijuana est réinvesti dans la rénovation des écoles. Elle avance qu'Ottawa sera possiblement tenté de prendre l'argent de la taxe sur les produits et services (TPS) pour payer le coût des infrastructures mises en place pour la légalisation. Elle réfute toujours l'argument voulant que la vente de cannabis génère des profits immenses pour les gouvernements.
Pour s'arrimer avec les objectifs de la légalisation, la criminologue souhaite aussi que les provinces harmonisent le prix de vente et l'âge requis pour acheter du cannabis, qui ne peut être moins que 18 ans, mais pourrait aussi être de 19 ou 20 ans. «Sans harmonisation, il y a un danger de créer un marché parallèle.»

 

E nfin, elle envisage mal de laisser la gestion de la distribution et de la vente de cannabis à un organisme déjà existant, par exemple, bonifier l'actuelle Régie des alcools, des courses et des jeux. «Je suis pour une régie du cannabis. Il faut une structure complètement séparée, autonome, et demeurer très rigide sur les cadres réglementaires», insiste-t-elle.

 

Le défi de la transformation

 

Comme tout le monde, Mme Beauchesne attend le dévoilement de la loi. Selon elle, le gouvernement canadien semble avoir bien fait ses devoirs. Mais il reste encore beaucoup de défis à relever. Parmi eux, la vente de produits transformés contenant du cannabis peut être complexe. Elle rappelle que le Colorado a changé sa loi plusieurs fois parce que le législateur ne pouvait anticiper toutes les tendances de ce nouveau commerce.

 

«Comme le marché du cannabis thérapeutique est déjà présent, plusieurs malades préfèrent des produits comestibles plutôt que de fumer la drogue. Au Colorado, la vente de ces produits est devenue très populaire. Au début, ça a pris les autorités par surprise. Ça pourrait l'être ici aussi. Dans ces conditions, il faut s'assurer d'avoir des emballages sécuritaires, hermétiques pour ne pas les laisser à la portée des enfants», illustre-t-elle.

 

Force est de constater qu'il y a encore bien des inconnus. Ce n'est qu'à l'usage que les gouvernements pourront mieux adapter les lois. «Il va se développer des tendances de consommation d'une province à l'autre comme pour les boissons alcooliques», conclut-elle.
Légaliser la marijuana peut devenir un «élément positif», selon Couillard

 

Image IPB

 

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a indiqué que le cannabis ne deviendra pas un «fer de lance» économique. Il y voit d'ailleurs un enjeu de santé publique.

AFP, Chris Roussakis

 

Une légalisation bien encadrée de la marijuana peut devenir «un élément positif pour la société», estime Philippe Couillard.
Le premier ministre a réagi lundi aux informations de Radio-Canada sur le dépôt du projet de loi fédéral sur la légalisation à la mi-avril. Le travail serait complété à temps pour la fête du Canada, l'an prochain.

 

«C'est quoi l'alternative? a demandé le premier ministre. Laisser ça entre les mains du crime organisé? Est-ce que, vraiment, ça, ça rend service à nos jeunes? Je ne crois pas. Si on le fait de façon correcte, bien réglementée, ça peut être un élément positif pour la société.»

 

Le chef du gouvernement québécois n'est pas opposé au principe de la légalisation. Mais il souhaite voir le détail du projet de loi de Justin Trudeau. Il craint notamment que les choix d'Ottawa mettent de la pression sur les gouvernements provinciaux.
«On va s'assurer que chacun joue son rôle, a dit M. Couillard. Il est clair que, si ça se produit, ça va être un domaine qui va être très règlementé.»

 

La légalisation de la marijuana ne deviendrait pas un «fer de lance» économique, a-t-il commenté. Et il y a un enjeu de santé publique, notamment en matière de lutte au tabagisme. «C'est un domaine comme d'autres dans le passé, a noté M. Couillard. On a déjà dit ça de l'alcool il y a quelques décennies.»

 

Travaux interministériels

 

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a indiqué que des travaux interministériels ont déjà débuté. «Nous allons nous préparer de la meilleure manière possible», a promis M. Coiteux. Un comité de travail avec les autres provinces et le fédéral a aussi été mis sur pied.
Le ministre des Finances, Carlos Leitão, s'était montré très tiède, l'année dernière, à l'idée que la Société des alcools du Québec (SAQ) serve de réseau de distribution de la marijuana. Dans sa proposition principale, qui n'est pas encore adoptée, le Parti québécois envisage pour sa part que le mandat de la SAQ s'étende à la vente de marijuana.

 

De son côté, le chef caquiste François Legault dit ressentir une «grande inquiétude» face à la légalisation. «A priori, je n'aime pas ça, a dit le chef caquiste. Le pot fait des dommages immenses dans nos écoles. On a des jeunes qui deviennent schizophrènes. On ne souhaite pas une augmentation de la consommation.» Simon Boivin

 

 

Image IPB
Jean-François Néron
Le Soleil

 

Source: lapresse.ca

Les engrais modifient-ils le goût du cannabis ?

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Les engrais et les fertilisants peuvent être des atouts pour les cannabiculteurs. Mais un excès de nutriments et d’engrais sur les cultures peuvent modifier le goût et l’odeur du cannabis produit.

 

Jorge Cervantes, auteur de L’encyclopédie du cannabis prône une agriculture biologique de l’herbe. Selon lui, l’ajout d’engrais et de composantes chimiques comme le phosphore et le potassium apportent tout aussi bien des avantages que des inconvénients aux plantations. Ces nutriments servent énormément dans la culture en intérieur du cannabis, mais sont aussi utilisés dans les plantations en extérieur, notamment en Californie que connaît bien Cervantes.

 

Les nutriments se retrouvent dans les parties végétales de la plante. A l’allumage d’un joint, le consommateur peut reconnaître un surplus d’engrais ou de fertilisant au craquement entendu à l’inspiration. Si c’est une graine à l’origine de ce craquement, une odeur de « barbecue » vient chatouiller les narines. En revanche, si les substances chimiques ou les additifs en sont la cause, une odeur de produit chimique se dégage du joint. Selon Jorge Cervantes, ces craquelures viendraient d’une accumulation excessive de nutriments dans les tissus végétaux. Il aborde également la question des concentrés et des engrais qui pose problème aux Etats-Unis. Il invite les producteurs à nettoyer leur plants (flusher dans le jargon) s’ils ont utilisé des fertilisants, avec une attention toute particulière pour les cultures hydroponiques.

 

De plus, il recommande de correctement faire sécher son cannabis s’il a poussé avec des engrais. Un mauvais espacement avec les autres pieds, une chaleur trop élevée, l’absence d’humidité et une mauvaise ventilation empêcheraient l’évacuation des minéraux apportés par les engrais.
Excès et carences en potassium

 

Image IPB

An excess of potassium that stays in plant tissue will cause dried cannabis to have a chemical taste when smoked or vaporized. (Courtesy of Jorge Cervantes via “The Cannabis Encyclopedia”)

 

Le potassium, qu’il soit organique ou minéral, contribue à la résistance de la plante. Si les feuilles des premiers étages deviennent jaunes, que les branches deviennent fragiles, la plante est en carence de potassium. En revanche, un excès de potassium dans le cannabis peut bloquer l’arrivé d’autres nutriments essentiels comme le magnésium, le zinc ou encore le fer. Le PH du sol serait également plus acide, ce qui jouerait sur la bonne santé des racines.

 

Carences et excès peuvent nuire aux rendements de la culture et à la dégustation.

 

Interview de Jorge Cervantes

 

via The Cannabist


Ils vont marcher pour le cannabis thérapeutique...

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La seizième Marche mondiale du cannabis se tiendra samedi 13 mai à Chartres. Cette journée a pour but de montrer au public les vertus du cannabis thérapeutique sur les malades.

 

 

Le collectif s’est fait connaître l’an dernier.? © photo d’archives

 

Le collectif "Un combat de malade pour les malades" œuvre pour le bien-être des personnes atteintes, entre autres, de maladies auto-immunes, dont les myopathies inflammatoires, mais aussi pour les personnes atteintes par le VIH, le cancer, ainsi que d'autres pathologies.

 

Il milite pour l'application du décret de juin 2013, signé par la ministre de la Santé Marisol Touraine, autorisant l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à examiner les demandes de mise sur le marché de médicaments à base de dérivés de cannabis.
Gregory Leroy, organisateur de la Marche mondiale du cannabis, reconnaît : « Aujourd'hui, on stigmatise, on met en prison les malades qui utilisent du cannabis. Ce n'est pas normal, on a des revendications sérieuses et des projets de loi très sensés. »

 

Mieux supporter les souffrances

 

Certains rapports médicaux ont prouvé les vertus du cannabis dans les pays ayant déjà opté pour le cannabis thérapeutique. En France, à ce jour, les autorités refusent de permettre aux malades de pouvoir se procurer en toute légalité des médicaments à base de cannabis pour les aider à mieux supporter les souffrances qu'elles endurent chaque jour.

 

Dans la région, le collectif ne compte pas s'arrêter là. Prochainement, il souhaite mettre en place quelques événements pour informer le public sur les bienfaits du cannabis sur les malades, comme des colloques où des scientifiques étrangers, qui travaillent sur cette plante, pourraient être présents, mais aussi rencontrer des élus locaux, des députés, des sénateurs pour essayer de faire bouger les choses.
Laura Girard

 

Source: lechorepublicain.fr

Marijuana : définir des normes gustatives comme...

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Un chercheur de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) est parvenu à isoler 30 gènes au sein du génome du cannabis qui sont responsables de l'arôme et du goût de la plante. Une découverte qui pourrait permettre d'établir des normes gustatives comme dans l'industrie du vin, suggère le scientifique.

 

 

Des scientifiques travaillent avec de la marijuana dans un laboratoire. Photo : Reuters/Blair Gable

 

 

Peu importe le commerce dans lequel ils se rendent, les amateurs de vin ont, généralement, une idée du goût de la bouteille qu’ils achètent en fonction de la variété qu’ils choisissent. Cela pourrait bientôt être également le cas pour les consommateurs de marijuana, selon le professeur Jörg Bohlmann.

 

Les 30 gènes du cannabis qu’il a découverts avec son équipe constituent, dit-il, une première étape vers la création de normes gustatives qui pourront ensuite être répliquées. Tous lesdits gènes ne sont pas actifs dans chaque plante, ce qui explique les variations d’arômes, comme un fort goût de pin ou de citron.
Cette trouvaille a été publiée mercredi dans la prestigieuse revue scientifique Plos One.

 

Le professeur Bohlmann estime qu’avec la légalisation à venir du cannabis il y a un réel besoin de standardisation du goût et de la puissance psychoactive du produit. Pour l’heure, bien que les souches permettent de donner une idée plus ou moins précise du goût, les consommateurs restent peu sûrs de ce qu’ils achètent, selon le chercheur.

 

« Cette situation est largement due au fait que le cannabis a été une industrie illégale. Les gens font pousser leurs propres souches n’importe où, dans un jardin comme dans un sous-sol », explique-t-il.

 

Une symphonie de goûts

 

Il imagine que des normes pourraient être instaurées comme celles de l’industrie du vin où le type de cépage et le climat donnent à la récolte un goût qui peut ensuite être reproduit fidèlement sur d’autres grappes plantées dans des conditions similaires.

 

« Pensez à toute la musique formidable que vous pouvez créer, à toutes les variations que vous pouvez créer avec 30 musiciens dans un orchestre, qu’ils jouent seuls ou tous ensemble », dit le chercheur qui compare sa découverte à une symphonie. D’autres recherches sont en cours pour tenter de déterminer d’éventuels sous-ensembles de gènes et de comprendre leur fonctionnement.

 

« Ce que l’on sait pour le moment c’est qui sont les joueurs dans cette symphonie, mais on n’est pas encore sûr du rôle exact de chacun. Il faut aussi que l’on détermine qui est le chef d’orchestre et comment il choisit d’appeler au-devant de la scène un musicien plutôt qu’un autre », conclut-il.

 

Source: ici.radio-canada.ca

Le syndrome indien : avec les Français qui pète...

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Depuis des années, des Occidentaux sombrent dans la toxicomanie et la dépression lors de leur périple sur le sous-continent.

 

 

Les cheveux gras et épars, les yeux hagards et les bras constellés de croûtes, Robert* avait l'air mal en point. Je l'ai croisé en 2014, remontant à grandes enjambées la plage paradisiaque de Gokarna, dans le sud-ouest de l'Inde. Il s'arrêtait tous les matins à la guesthouse où je résidais. À son approche, le patron, l'air un peu blasé, barrait la porte de son établissement. Robert lui grommelait quelques mots confus, mélange peu clair d'anglais et de français. S'il ne souhaitait – à ce que j'ai cru comprendre – que quelques galettes de pain gratuites, le patron le rembarrait à chaque fois. Robert repartait alors en murmurant des obscénités, glissant néanmoins un sourire aux rares clients assis à la terrasse de l'hôtel. Il n'avait plus aucune dent.

 

Intrigué, j'ai plusieurs fois essayé de comprendre d'où venait Robert. Originaire de Besançon, il avait débarqué en Inde quinze ans auparavant et n'en était jamais reparti. Selon lui, il devait avoir dans les 50 ans, mais en paraissait 60. Je n'ai jamais pu en savoir plus. Robert s'exprimait dans un jargon incompréhensible et me demandait dès qu'il le pouvait de le dépanner de quelques grammes de charas, le haschisch indien. Les marques qu'il avait sur les bras laissaient présager une consommation régulière d'héroïne. Les Indiens qui avaient affaire aux touristes de Gokarna, le rabrouaient sans ménagement. Il n'avait aucune source de revenu. Seuls quelques touristes charitables lui assuraient pain et défonce. Mais jamais il ne semblait vouloir rentrer en France. Robert s'était littéralement perdu dans le sous-continent, victime de ce que l'on appelle le syndrome indien.

 

Robert est loin d'être le seul occidental à s'être paumé en Inde. En 1984, dans son roman Nocturne Indien, l'auteur italien Antonio Tabucchi écrivait : « En Inde, beaucoup de gens se perdent ... c'est un pays fait exprès pour cela ». Personnellement, j'ai souvent ressenti ce désir de tout plaquer et de vivre sur les routes de ce pays-continent, où je me sentais, plus qu'ailleurs, chez moi, sans que je puisse pourtant expliquer ce qui m' y attirait irrésistiblement. Et plus je vivais en Inde, plus je me rendais compte que je n'étais pas le seul occidental à subir le magnétisme envoûtant de Mother India.

 

L'idylle entre les hippies et l'Inde s'est souvent transformé en désastre. Toxicomanie, dépression, bouffées délirantes, les incidents impliquant des Français se sont multipliés.

 

Lorsque le psychiatre Régis Airault est arrivé à Bombay au milieu des années 1980, il s'est souvent posé la question suivante : « L'Inde rend-elle fou ou les fous vont-ils en Inde ? ». Dans son essai Fous de l'Inde, délires d'Occidentaux et sentiments océaniques , dont il a tiré un film, il décrit les rencontres qu'il a pu faire dans le cadre de sa mission en tant que médecin pour le consulat de Bombay. La fin des années 1970 a marqué, pour nombre de jeunes touristes occidentaux, la fin du rêve que semblait promettre la route de Katmandou.

 

Comme le relate Charles Duchaussois dans Flash ou le grand voyage, l'idylle entre les hippies et l'Inde s'est souvent transformé en désastre. Toxicomanie, dépression, bouffées délirantes, les incidents impliquant des Français – et les Occidentaux en général – se sont multipliés. En 2014, la police de Gokarna a interdit les raves organisées par les touristes qui squattaient la plage. Plusieurs raids des autorités se sont finis en passage à tabac. Les flics ont été aussi violents parce qu'un touriste français avait pénétré dans un temple en pleine montée de LSD. L'incident avait causé un scandale sans précédent dans ce lieu sacré des adorateurs de Shiva, comme me l'a expliqué le pandit du temple.

 

Les autorités françaises ont décidé de confier ces malades à des psychiatres. Régis Airault fut le premier à aider les victimes de ce qu'il a dénommé le syndrome indien. S'il a pris en charge des toxicomanes, il note aussi que « Des personnes jusque là indemnes de tout trouble psychiatrique, et n'ayant consommé aucune drogue, éprouvent soudain un sentiment d'étrangeté et perdent contact avec la réalité. » Il ajoute, qu'« en Inde plus qu'ailleurs, et de manière plus spectaculaire, il semble que notre identité vacille ». Régis Airault explique ce bouleversement identitaire en distinguant deux phénomènes préalables : « le choc de l'Inde » et « l'épreuve de l'Inde ».

 

Le premier est un sentiment de « déréalisation auquel est confronté tout voyageur à l'arrivée ». Un choc culturel en somme, qui, malgré tous les fantasmes orientalistes décrits par Edward Saïd, peut être « à l'origine de symptômes : angoisse, attaques de panique, sidération, effondrement dépressifs... ». Régis Airault se souvient de cette jeune femme, sans antécédent psychiatrique, qui avait décidé de retrouver ses parents à la nage , de l'Inde jusqu'à Marseille. Sans le secours d'une amie, elle se serait noyée.

 

Le second phénomène, l'épreuve de l'Inde, intervient après plusieurs semaines de voyages et « déclenche des tableaux psychiatriques aigus : dépersonnalisation, idées délirantes – le plus souvent mystiques – et vécu persécutif flou ». L'Inde, pour Régis Airault « parle à l'Inconscient » parce qu'elle « provoque un séisme de l'intime et stimule l'Imaginaire par le biais d'émotions esthétiques intenses qui peuvent cependant faire basculer le voyageur occidental dans l'angoisse la plus totale ».

 

Image IPB

Photo via l'utilisateur Flickr Jo Stafford

 

De même, Régis Airault remarque deux caractéristiques de ce syndrome. Il peut être dû à un voyage pathologique, c'est-à-dire que la pathologie provoque le voyage ; ce sont « les fous qui vont en Inde ». Dans le cas des toxicomanes, la drogue bon marché peut être, par exemple, la raison du départ en Inde. Mais il pense que le voyage peut être aussi pathogène : le voyage est la cause de l'accident psychiatrique ; il s'agit de « l'Inde qui rend fou ».

 

Charles Sobhraj est le cas le plus extrême auquel Régis Airault ait été confronté. Il a eu l'occasion de rencontrer ce tueur en série, vedette des années 1970 et 1980. Ce Franco-indien né en Indochine a passé des années de sa vie à escroquer et tuer des touristes en Inde. Aux yeux de Régis Airault, l'Inde a fait chavirer l'identité fragile de Sobhraj et renforcé ses tendances narcissiques et manipulatrices. Celles-là mêmes qui l'ont conduit à commettre des crimes épouvantables.

 

La folie en Inde est un thème qui a la vie dure. Que ce soit dans le roman Le Vice-consul de Marguerite Duras ou dans L'Homme qui voulut être roi de Rudyard Kipling, les héros sont happés par l'immensité du possible que semble offrir ce pays et perdent tout contact avec la réalité. Ce n'est peut-être pas par hasard si le « poison qui rend-fou » de Tintin et les cigares du Pharaon sont originaires d'Inde. 30 ans après la mission de Régis Airault au consulat de Bombay, ce phénomène existe toujours.

 

Au consulat de Pondichéry, les autorités françaises s'occupent aujourd'hui des Français touchés par ces crises de folie. Le consulat prend en charge une demi-douzaine de personnes par an. Une équipe de trois personnes est chargée de leur venir en aide et de les rapatrier si nécessaire. Mais trouver les personnes sujettes à des difficultés psychiatriques n'est évidemment pas facile dans un pays de plus d'un milliard d'habitants. Selon une source du consulat, il est difficile de repérer les victimes du syndrome indien. Les autorités consulaires comptent sur la police locale, qui signalera tout désordre sur le voie publique impliquant un ressortissant français. De plus, une fois ces personnes prises en charge surviennent d'autres difficultés : est-il possible d'hospitaliser le patient ? Est-il assuré ? Qui va payer l'hôpital et le rapatriement ? etc.

 

Les services psychiatriques indiens n'étant pas toujours en mesure de traiter des pathologies aussi lourdes, s'occuper de tels cas relève du parcours du combattant pour les autorités françaises.
Mais en règle générale, le syndrome indien ne s'exprime qu'épisodiquement et les conséquences sont minimes. Lors de l'entretien que j'ai eu avec Régis Airault, nous avons convenus que nous étions tous les deux sujets au syndrome indien. Nous ne pouvons nous empêcher d'y retourner dès que possible. J'ai même décidé d'y vivre.

 

Selon Airault, personne n'échappe à ce syndrome ; l'Inde, et le voyage dans ce qu'il comporte de fantasme et d'initiation, ne laisse personne indifférent : on s'y adonne avec passion ou on rejette l'Inde en bloc. À l'aéroport de New Delhi, il n'est pas rare de croiser des touristes qui viennent tout juste d'arriver mais qui refusent de sortir de l'aéroport, choqués par ce qu'ils ont entrevu du chaos ambiant.

 

Plus que l'Inde elle-même, c'est bien le voyage même qui bouleverse notre stabilité mentale, qui nous pousse à remettre en cause ce que l'on croyait connaître. Et si l'Occident se confronte psychiquement à l'Orient, l'inverse est aussi vrai. Le syndrome des Japonais à Paris a été décrit dès la fin des années 1980. Bercés par des clichés romantiques du Paris de la belle époque, plusieurs Japonais déçus de la réalité de la capitale française ont connu des bouffées délirantes ou des crises de paranoïa. Voyager n'est jamais anodin, et peut-être en Inde plus qu'ailleurs. Comme l'écrivait Nicolas Bouvier dans L'Usage du monde, « on croit que l'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. »

 

*Le nom a été changé

 

William de Tamaris

 

Source: vice.com

70 tonnes de marijuana par année : dans les cou...

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À l'approche de la légalisation de la marijuana récréative par le gouvernement fédéral, le producteur de marijuana médicinale Aphria veut se tailler une place dans ce marché qui vaudrait entre 5 et 8 milliards de dollars au pays, selon les estimations.

 

 

 

La fleur d'un plant de marijuana médicinale chez Aphria Photo : Radio-Canada/Nicolas Pham

 

Aphria produit de la marijuana à Leamington, dans le sud-ouest de l’Ontario, depuis deux ans et demi.
L’entreprise croît de façon exponentielle et peine à répondre à la demande.

 

On vend ce qu’on fait pousser, mais on pourrait vendre beaucoup plus! On refuse encore des centaines de patients.

Vic Neufeld, pdg d’Aphria

 

D’abord passée de 2000 à 4000 mètres carrés l’an dernier, la superficie des cultures d’Aphria devrait plus que doubler d’ici quelques semaines et atteindre 10 000 mètres carrés dès qu'elle obtiendra le feu vert de Santé Canada.

 

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Une serre de marijuana médicinale chez Aphria Photo : Radio-Canada/Nicolas Pham

 

Mais Aphria ne compte pas en rester là. Elle a un autre marché dans sa mire : celui de la marijuana à usage récréatif.

 

Il ne se produit pas suffisamment de marijuana médicinale, alors imaginez ce qu’on devra produire pour répondre à la future demande de marijuana à usage récréatif.

Vic Neufeld, pdg d’Aphria

 

Pour se lancer à la conquête de ce marché dès la légalisation de la marijuana récréative par le gouvernement fédéral, Aphria accélère son expansion.
L’objectif : exploiter dès 2019 une superficie… de 100 000 mètres carrés, soit l’équivalent de 18 terrains de football. Une production future estimée à 70 000 kilogrammes par année, pour des revenus annuels projetés de 400 millions de dollars.
La compagnie passerait ainsi de 120 à près de 400 employés.
Un marché prometteur
L'usage de la marijuana médicinale a été légalisé 2001 au Canada, et le marché est en croissance depuis.

 

On comptait 25 producteurs autorisés au pays en 2015 ; il y en a maintenant 41. Et de ces 41, plus de la moitié se trouvent en Ontario.

 

Voir la pièce-jointe : 2017-04-04_22h10_23.png

 

Le projet de loi des libéraux de Justin Trudeau pourrait être déposé dès le 10 avril. Ottawa continuerait d'octroyer les permis de production de marijuana. Les provinces, quant à elles, contrôleraient la distribution et la vente.

 

Le modèle d’affaires que les provinces choisiront importe peu aux entreprises comme Aphria. Même si le commerce de marijuana devait faire l’objet d’un contrôle ou d’un monopole d’agences provinciales, il devra être approvisionné en matière première.
Et la demande, elle, promet d’être au rendez-vous.

 

Dans une étude publiée l’an dernier, la firme Deloitte estimait le marché canadien de la marijuana à usage récréatif à 600 000 kilogrammes. Pour répondre à cette demande, les entreprises canadiennes devront produire environ 35 fois plus de marijuana qu'en 2016.
Deloitte estime que les ventes de marijuana récréative représenteront entre 5 et 8 milliards de dollars la première année, soit « l’équivalent du marché canadien des vins ou spiritueux ».

 

L’ABC d’une culture de cannabis

 

Cory Cacciavillani, associé chez Aphria, nous offre une visite guidée. Il a grandi dans cette serre familiale, construite par son grand-père.

 

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Un associé chez Aphria manipule un plant de marijuana médicinale Photo : Radio-Canada

 

Il avoue que lorsque son père lui a annoncé qu’il avait l’intention de faire pousser de la marijuana, il a été très surpris.
Cory nous explique qu'Aphria ne sème aucune graine.
C’est excitant, peu de gens peuvent dire qu’ils font ce métier.
Cory Cacciavillani, associé chez Aphria

 

Les employés prélèvent des boutures qu’ils placent dans un environnement humide et riche en fertilisants.
Les boutures réagissent en développant des racines et après environ deux à trois semaines, les nouveaux plants sont transplantés en serre.

 

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La culture de marijuana médicinale chez le producteur Aphria Photo : Radio-Canada/Vincent Wallon/Icônes : Freepik de www.flaticon.com

 

La serre fonctionne en rotation permanente, ce qui signifie que chaque jour des boutures sont prélevées, des plants, transplantés… et une récolte, effectuée.
Pour le contrôle des espèces nuisibles et la lutte contre les ravageurs des cultures, Aphria se tourne vers la lutte biologique : l’entreprise s’approvisionne localement en insectes antagonistes, qu’elle introduit dans ses serres.

 

Cory Cacciavillani, associé chez Aphria:

Les '' bons '' insectes mangent les '' mauvais ''… et nous n’avons pas besoin d’utiliser de pesticides.

Le potentiel du sud de l’Ontario
Le sud de l’Ontario compte la plus grande superficie de serres agricoles en Amérique du Nord : c’est l’un des endroits au pays où le climat se prête le mieux à de telles cultures, notamment en raison du nombre d'heures d’ensoleillement.
Est-ce que Leamington, où se trouvent les installations d'Aphria et la plupart des serres agricoles de l’Ontario, pourrait passer de la « capitale canadienne de la tomate »… à la « capitale canadienne du cannabis »?
« J’espère que non », déclare en riant Richard Séguin, directeur général de l’Association des producteurs de légumes en serre de l’Ontario.

 

«Il faut d’abord un changement dans la loi pour ajouter la marijuana à nos tomates et concombres. Mais on ne sait jamais.»

Richard Séguin, directeur général de l’Association des producteurs de légumes en serre de l’Ontario

 

Un texte de Nicolas Pham

 

Source: ici.radio-canada.ca

Il vend des produits à base de cannabis et de c...

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Une nouvelle graine commerciale a germé au 72, rue Georges-Lassalle. Un jeune Tarbais, Julien Arbes, vient de «semer» une boutique «stupéfiante», spécialisée dans les graines, plus particulièrement de cannabis, mais pas seulement.

 

 

Julien Arbes présente les produits qu'il vend dans sa boutique «Histoire de graines».

/Photo Rachel Barranco.

 

Il a ouvert son commerce en franchise sous l'enseigne Histoire de graines, qui existe déjà à Montélimar, capitale du nougat mais visiblement aussi de la graine… de cannabis. On peut ainsi y trouver des graines «de collection, d'origine française ou espagnole, à ne pas faire germer dans l'Union européenne», précise le jeune commerçant, mais aussi de multiples produits déclinés à base de chanvre : des variétés de fleurs séchées à consommer en infusion pour se relaxer, de la farine, des graines «riches en vitamines» à consommer, par exemple, avec des salades, de l'huile végétale, de la purée d'amandes, des suppositoires, du pollen, du stick à lèvres, du chewing-gum, des huiles essentielles…

 

Bref, tous les amoureux de la plante aux effets stupéfiants pourront trouver leur bonheur sur n'importe quelle étagère. Histoire de graines propose également produits de lait d'ânesse (baume après rasage, crème hydratante anti-âge), des semences potagères bio de la ferme de Sainte-Marthe et des crunchs à base de chocolat blanc, de riz soufflé et de thé japonais avec au choix des fruits rouges, de la noix de coco, des cacahuètes ou des graines de chanvre. Seuls les tee-shirts vendus ne sont pas fabriqués avec du chanvre. «Mais cela ne saurait tarder», assure Julien Arbes.

 

Par Cyrille Marqué

 

Source: ladepeche.fr

Quand Auchan vend du matériel de culture pour l...

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Le catalogue Auchan s'agrandit avec du matériel pour la culture... du cannabis et ne le cache pas!

 

Parions que d'ici peu la société aura modifié sa fiche article toutefois pour le moment les photos de cannabis sont encore bien visible sur son site.

 

Bientôt les grinders, machine a manucure et thighvac à prix Auchan!

 

Geste militant? erreur d'un stagiaire? ou réel positionnement économique de la part d'Auchan?
Mouvement précurseur dans l'air du temps? D'autres grandes enseignes se sont lancées sur le marché de la culture indoor comme Ikéa. Rude concurrence pour nos growshops traditionnels

 

Auchan n'a pas encore réagi...

David Peel, chanteur de rue new-yorkais et évan...

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David Peel, un ancien musicien des rues de New York, dont la chanson "I Like Marijuana" est devenue un hymne hippie dans les années 1960 et qui a collaboré avec John Lennon et Yoko Ono au début des années 70, est décédé jeudi à Manhattan. Il avait 74 ans.

 

David Peel joue dans Union Square Park en 2012. Crédit Marcus Yam pour The New York Times

 

Il est décédé suite à des complications d'une crise cardiaque, a déclaré Joff Wilson, un ami qui a joué avec le groupe de M. Peel, Lower East Side.

 

David Peel, anarchiste et évangéliste de la marijuana, a commencé à se produire dans le Washington Square Park à la fin des années 1960. Équipe d'une guitare à trois cordes avec un style vocal déchirant et d'un flux sans fin de paroles provocantes envers l'autorité sous toutes ses formes.

 

Danny Fields d' Elektra Records, qui a ensuite signé avec les Stooges et les Ramones, a entendu M. Peel et lui à signé un contract sur ce label. David Peel a été enregistré en live dans le parc avec un magnétophone, en chantant "I Like Marijuana", "Here Comes a Cop", "Up Against the Wall" et d'autres chansons sorties en 1968 sur l'album "Have a Marijuana".

 

 

"J'aime la marijuana", avec son accord heureux et insistant - "J'aime la marijuana, vous aimez la marijuana, nous aimons la marijuana aussi" - est devenu sa signature.

 

En 1971, Lennon et Yoko Ono sont sorties de leur limousine dans le parc, ont rejoint le public de David. Peel et ont commencé à chanter et à applaudir. Lennon a fait signer M. Peel chez Apple Records, le label des Beatles, et a produit son album «The Pope Smokes Dope». Lancé en 1972, l'enregistrement «pourrait bien être le premier album américain vraiment essentiel des années 1970», selon le magazine de musique Goldmine en 2000

 

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David Peel avec une affiche devant la Rolls-Royce de John Lennon à New York en juin 1984. Yoko Ono a fait don de 123 objets personnels de Lennon aux enchères pour une fondation pour les enfants pauvres ou victime de la guerre. Crédit Frankie Ziths / Associated Press

 

"Nous avons aimé sa musique, son esprit et sa philosophie de la rue", a déclaré Lennon sur "The David Frost Show"avec M. Peel et Mme Ono en 1971. "C'est pourquoi nous avons décidé de faire un disque avec lui. Les gens disent: «Oh, Peel, il ne peut pas chanter et il ne peut pas jouer.» Mais David Peel est naturel, et certaines de ses mélodies sont bonnes.

 

 

David Peel a rapidement fait son chemin. Il a fondé le label Orange Records, et a continué à jouer dans les rues, en assumant un statut mythique au cours des années et tandis que la contre-culture s'est évanouie de la mémoire pas de la sienne. Lorsque le mouvement Occupy Wall Street est apparu en 2011, il s'est présenté au campement du parc Zuccotti, de la guitare à la main et prêt à jouer.

 

Il a écrit deux chansons pour la cause "Up Against the Wall Street" et "Mic Check, No Check" et a déclaré à un journaliste du New York Times qu'il prévoyait de continuer jusqu'à ce qu' "au jour où je mourrais et irait au paradis du rock 'N' roll. "

 

Peel - une référence à la pelure de banane, une fois soupçonnée d'induire un effet de marijuana - n'était pas son vrai nom. Il est né David Michael Rosario. Selon son F.B.I. , Il est né le 3 août 1942, à Manhattan, de parents portoricains. Son père, Angel Pérez, était un employé de restaurant sa mère, Esther Rosario, une femme au foyer.

 

Il ne laisse aucun survivant connu.

 

M. Peel a grandi à Midwood, Brooklyn, et a servi deux ans dans l'armée, stationné en Alaska.
Un autre soldat de New York l'a intéressé avec des histoires de la scène folklorique en développement à Greenwich Village, et après avoir terminé son service militaire, il s'est rendu dans le quartier. Il savait jouer de l'harmonica, et après avoir appris quelques accords de base sur la guitare, il était prêt à se lancer.

 

 

«J'ai adoré jouer de la musique et j'ai vu tous les musiciens qui se trouvaient là-bas à Washington Square Park», a-t-il déclaré au magazine Goldmine en 2000. «Je me suis impliqué et j'ai passé un bon moment avec les personnes plus âgées, jouant tous ces vieux airs, des chants de campings au calypso . Et c'est là que j'ai commencé. "

 

Le titre d'album un peu mystérieux "Have a Marijuana" fait référence à une erreur intentionnelle dans un article du Time en avril 1968 sur une grande manifestation de Hippies au Grand Central Terminal, où un policier avait placé M. Peel et demandé de chanter quelques chansons pour garder la foule bien disposée.

 

"Ils se sont déversé dans le vaste hall principal de la station Grand Central de Manhattan, 3 mille portants leurs capes, robes, plumes et perles habituelles", a écrit le magazine. "Ils ont jeté des buns chauds, des pétards et ont envoyé flotter des ballons bleu-ciel vers le plafond . Ils ont bourdonné le 'Ommm' cosmique , dansé tels un serpent sur l'air de 'Have a Marijuana', et a déployé fièrement une énorme bannière marquéeé d'un "Y" paresseux. ( en anglais hippie s'écrit Yippie )

 

David Peel a enregistré un deuxième album pour Elektra, «The American Revolution», sorti en 1970. Après s'être lié d'amitié avec Lennon et Mme Ono, il est souvent apparu avec eux lors de rassemblements et de concerts politiques.

 

Au cours de la Convention nationale républicaine de Miami en 1972, le F.B.I., sur la piste de Lennon et désireux de l'expulser, a imprimé des dépliants pour ses agents avec une description de Lennon, si il devait se présenter. Le visage de la photographie qui l'accompagnait était cependant celui de Peel, avec une bulle entourant les mots «The Pope Smokes Dope». Quelqu'un avait utilisé à tort une photo publicitaire de l'album.

 

David Peel a enregistré régulièrement. Son album "Santa Claus Rooftop Junkie", publié en 1974, a été suivi par beaucoup d'autres, dont "King of Punk" (1978), "John Lennon for President" (1980), "John Lennon Forever" (1987) et "Marijuana Noël "(2008). Avec Wayne Kramer, guitariste du groupe politiquement radical MC5, il a enregistré "1984" (1984) et "War and Anarchy" (1994).
En 1995, le groupe britannique Technohead a échantillonné "I Like Marijuana" pour "I Wanna Be a Hippy", une chanson qui a percée jusqu'au Top 10 en Europe - un nouveau territoire pour M. Peel.

 

 

Son dernier album, sorti en 2015, reflète sa vision du monde immuable. Il a été intitulé "Donner une chance au chanvre".

 

Par WILLIAM GRIMES
trad by mister polo

 

Source: nytimes.com


Consommation récréative de cannabis : ce que ça...

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Alors que le Canada veut rendre légale la vente de cannabis dès juillet 2018 et que la question de la légalisation de cette drogue s'invite au débat présidentiel, certains Etats américains ont passé le cap depuis deux ans. Franceinfo fait le bilan.

 

Un point de vente de cannabis, en 2016, dans l'Etat du Colorado aux Etats-Unis. Il s'agit d'un des cinq Etats où la vente de cette substance est autorisée de manière récréative. (JEFFREY ROTMAN / BIOSPHOTO)

 

Les consommateurs de cannabis vivant au Canada pourront peut-être cultiver et acheter cette drogue en toute légalité. Le gouvernement fédéral canadien a présenté, jeudi 13 avril, un projet de loi visant à légaliser l'achat, la possession et la culture de cannabis d'ici à l'été 2018. Ce texte prévoit d'autoriser les adultes à acheter du cannabis récréatif, de cultiver jusqu'à quatre plants et à posséder au maximum 30 g de marijuana dans l'espace public. Ce scénario pourrait inspirer certains candidats français à la présidentielle, où la question s'est invitée dans les débats. Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont ainsi inscrit la légalisation de la marijuana dans leurs programmes.

 

Mais la question divise. Ceux qui sont contre anticipent une hausse brutale de la consommation chez les jeunes. Ceux qui y sont favorables misent sur des rentrées d'argents conséquentes. Aux Etats-Unis, plusieurs Etats ont autorisé l'usage récréatif du cannabis, dont l'Alaska, le Colorado, l'Oregon, l'Etat de Washington et la Californie. Franceinfo vous explique comment cette mesure a changé le quotidien des Américains vivant dans ces Etats où fumer de l'herbe est devenue une pratique certes nocive, mais légale.

 

Une manne financière considérable

 

En 2016, le marché légal du cannabis a rapporté 6,7 milliards de dollars (6,3 milliards d'euros) à l'Etat américain. Dans une étude, le groupe Arc View Market Research a montré qu'il s'agissait d'une hausse de 36% par rapport à l'année précédente. Une telle somme représente le budget de fonctionnement de la justice française sur une année.

 

Au Colorado, premier Etat à se prononcer pour la légalisation en 2014, 18 000 emplois ont été crées en trois ans, selon le groupe de recherche Marijuana Policy Group. Dans ce petit Etat rural situé au centre du pays, on compte plus de points de vente de cette drogue que de Starbucks ou de McDonald's. En 2016, le Colorado rapporte que 875 millions de dollars (environ 824 millions d'euros) ont été collectés par l'Etat fédéral, grâce au cannabis à usage récréatif, et 440 millions de dollars (environ 414 millions d'euros) grâce à l'usage médical. Les taxes sur la vente sont d'environ 25 %.

 

"Des revenus insuffisants pour paver les rues de l'Etat avec de l'or", ironise le site 9News. Mais qui suffisent amplement à investir dans des domaines comme la santé ou l'éducation. L'année dernière, plus de 40 millions de dollars (37,6 millions d'euros) ont été investis dans les écoles publiques. Un an après avoir légalisé la marijuana, l'Etat disposait de tellement d'argent, qu'il a failli en redonner une partie aux contribuables.

 

Dans les autres Etats où le cannabis a été légalisé, la manne recueillie l'an dernier grâce à la vente de ces produits stupéfiants est considérable : 54 millions (50,8 millions d'euros) de dollars en trois mois dans l'Oregon et 168 millions de dollars (158 millions d'euros) en un an pour l'Etat de Washington.

 

Des craintes pour l'économie locale

 

Le tourisme basé sur la consommation récréative de drogues a lui aussi explosé au Colorado : "Pour 1 501 dollars la journée, on grimpe dans une limousine et accompagné d'une musique locale, on déguste du cannabis", explique le correspondant local de France 2. De nombreux fermiers se sont reconvertis dans le business, plutôt lucratif, de la culture de marijuana, selon le magazine Newsweek(en anglais). Dans les mois qui ont suivi la légalisation, l'Etat a délivré 600 licences pour faire pousser du cannabis à usage médical et 400 licences pour l'usage récréatif.

 

Une telle mutation laisse craindre des effets négatifs. "L'industrie du cannabis du Colorado ne suffit pas à faire marcher l'économie locale, dont les bases traditionnelles sont les ressources naturelles, l'agriculture, l'innovation et le tourisme familial", explique Newsweek un an après la légalisation. Le journal déplore que "des indications montrent que les touristes dépensent plus dans la consommation de drogue que dans les merveilles naturelles emblématiques du Colorado."

 

Des changements d'habitude de consommation contrastés

 

Voir le cannabis en vente libre, c'était le pire cauchemar du gouverneur du Colorado, John Hickenlooper. Pourtant, une fois le référendum validé, il s'est ravisé. "Cela s'est mieux passé que ce que j'avais imaginé"; explique-t-il dans un entretien au site The Cannabist. "Nous n'avons pas vu de pic de consommation chez les adolescents, ni d'augmentation brutale des habitudes de consommation des gens. Ceux qui ne prenaient pas de cannabis avant que ce soit légal n'ont pas commencé à le faire."

 

Une étude fédérale a montré que pendant les deux années qui ont suivi la légalisation de cette drogue, la consommation de cannabis a décru de 12% chez les adolescents. Les arguments avancés sont que, le marché noir s'étant tari, il est plus difficile pour une clientèle mineure de se procurer de la marijuana, rapporte qu'en 2015 la consommation était restée stable, entre 10 et 12% de fumeurs.

 

Le bilan est bien plus contrasté dans l'Etat de Washington. Après la légalisation en 2015, les chercheurs de l'université de Californie à Davis et de Columbia ont déterminé que la consommation de cannabis des 13-14 ans et des 15-16 ans aurait augmenté respectivement de 2% et 4%. La perception négative de ces jeunes par rapport au cannabis a, elle, chuté de 14 et de 16%.

 

Un dernier chiffre est plus inquiétant encore. Selon une étude américaine publiée lundi 25 juillet, le nombre d’enfants ayant accidentellement ingéré du cannabis – la plupart du temps sous forme de friandises – a augmenté de 150% au Colorado depuis 2014, année de sa légalisation pour usage récréatif.

 

L'opinion publique de plus en plus favorable

 

Le centre de recherche américain, Pew Research Center montre que 57% des Américains sont favorables à la légalisation de la marijuana sur l'ensemble du pays quand 37% y sont opposés. Chez les moins de 35 ans, c'est plus de 70% des sondés qui voient d'un bon œil une dépénalisation de la consommation. "Ce chiffre est l'aboutissment d'un grand basculement dans l'opinion publique", note le Boston Globe. Dix ans avant, c'était l'inverse. En France, selon Le Parisien (lien payant), seulement 52% des Français sont favorables à la vente de cette drogue, sous contrôle d'Etat.

 

Interrogés par le Pro-Legalization Marijuana Policy Project, les habitants du Colorado sont 47% à penser que la légalisation du cannabis a été bénéfique pour l'Etat, tandis que 39% pense qu'elle a été néfaste, explique The Cannabist.
Lors de la dernière élection présidentielle, un des candidats démocrates, Bernie Sanders, c'était même prononcé en faveur de la légalisation du cannabis au niveau fédéral. Une première dans le pays.

 

"Je trouve cela étrange que des jeunes qui fument du cannabis soient arrêtées alors que les escrocs de Wall Street échappent à toute punition", expliquait-t-il dans un tweet.

 

Licia Meysenq
franceinfo

 

Source: francetvinfo.fr

Des bongs et des femmes : à la rencontre des «...

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Dans le monde étrange des mannequins qui se font payer pour poser dans des baignoires remplies de pochons de weed.

 

 

Photo via @blazedbaddies sur Instagram

 

Si vous cherchez le hashtag #ganjagirls sur Instagram, vous allez vous retrouver avec plus d'un million de photos de femmes qui prennent des poses provocatrices avec de la weed. Ces photos vous offrent toute une gamme de bon goût, des photos de nu (avec quelques feuilles de marijuana bien placées) aux vidéos d'aquariums, en passant par les tutoriels de roulage de joints sur fond de musique électro.

 

Certaines mannequins font la promotion de leur propre herbe et produits dérivés, comme des bongs en verre ou des petits plats préparés au cannabis, tandis que d'autres s'enfument simplement en se la jouant aguichante et charmeuse. Personnellement, je n'ai jamais trouvé la weed très sexy. Je connais ses effets sur la libido, qu'elle est censée augmenter, mais je ne m'attends pas à trouver des sacs littéralement remplis de beuh dans un photoshoot glamour. Du coup, j'ai contacté certaines de ces « ganja girls » d'Instagram pour en savoir plus sur ce monde étrange (et potentiellement érotique).

 

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Sarah Jain. Photos via Instagram

 

Sarah Jain, 33 ans, San Francisco, Californie
@sarahjain420
33,8K followers

 

VICE : Quand as-tu commencé à fumer de l'herbe ?
Sarah Jain : Alors là, aucune idée … Probablement dès ma naissance ! Ma mère m'a raconté qu'à plusieurs reprises, elle avait surpris mon père et ses potes en train de me passer des joints quand j'étais très très jeune. Mais je crois que j'ai commencé à fumer régulièrement vers mes 11 ans.

 

Wow.
Mon père refusait d'admettre qu'il fumait, du coup, je lui piquais les 3/4 de sa réserve d'herbe : il ne pouvait pas être en colère car il ne voulait pas avouer que c'était la sienne ! Quand j'étais petite, ils ont passé leur temps à inventer des méthodes très créatives pour me punir. Puis, plus tard, mon père s'est excusé et on a commencé à fumer ensemble.

 

Comment t'es-tu lancée dans cette carrière de mannequin assez particulière ?
Ça a commencé il y a 10 ans, environ. J'étais mariée, je vivais dans cet État pourri qu'est le Texas. Il n'y avait pas encore Instagram à l'époque, mais il y avait MySpace. J'ai créé un portfolio sur MySpace où je faisais l'apologie de la weed. À l'époque, la crise économique pointait le bout de son nez et c'était la merde : j'ai perdu mon job. J'ai commencé à passer des castings pour être mannequin – je voulais mêler ma passion pour le mannequinat et la weed, mais ça ne se faisait pas trop à l'époque. J'ai eu mes premiers contrats, j'ai déménagé à Los Angeles, et j'ai eu beaucoup de chance. J'ai commencé à faire des shootings érotiques : je n'ai jamais fait du porno, juste des trucs en rapport avec le fétichisme. À chaque shooting, j'apportais ma weed et je leur demandais de me prendre en photo en train de fumer. Et bien entendu, comme on était en Californie, tout le monde a kiffé. Maintenant, les shootings en rapport avec le cannabis constituent la moitié de mes revenus.

 

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À ton avis, qu'est-ce qui plaît aux gens dans ce mélange femmes-herbe ?
Je pense que c'est la beauté, tout simplement. Ce sont des choses que les gens aiment, des choses qui les rendent heureux. Les gens aiment bien se représenter leur propre paradis, leur propre utopie, et si certains aiment la weed et d'autres les femmes, ces photos font la part belle aux deux.

 

Est-ce que ça t'arrive de recevoir des messages flippants de certains mecs ?
Je reçois énormément de commentaires bizarres, il faut apprendre à les gérer. Parfois, certains mecs vont m'envoyer en message privé : « Balance des photos de toi à poil ! » ; quand ça m'arrive, je cherche sur Google des images de bites ensanglantées et je leur envoie ça en réponse, à chaque fois. Il faut combattre le feu par le feu, sinon ils ne comprennent pas.

 

Est-ce qu'on t'offre de la weed ?
Oui, de l'herbe et du cannabis. Parfois, on me reconnaît dans la rue et on m'offre un joint. Mais j'essaye quand même de payer pour les trucs qu'on veut m'offrir, surtout si l'entreprise qui me l'offre est cool ou fait des bons produits ; malgré tout, j'ai des super promotions. Je ne m'attends pas à ce qu'on m'offre tout gratuitement car je ne travaille pas gratuitement, et je ne m'attends pas à ce que les autres le fassent pour moi.

 

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Clara Barber. Photos via Instagram

 

Clara Barber, 27 ans, Grand Junction, Colorado
@qeenbee66
10.9K followers

 

VICE : Il veut dire quoi ton pseudo ?
Clara Barber : J'étais apicultrice avant, c'est de là que m'est venue l'idée de la « queen bee » [reine des abeilles]. Pour moi, c'est une métaphore, un état d'esprit qui encourage les femmes à s'émanciper. Le 19 mai, j'ai posté ma première photo sur Instagram et j'ai commencé à me sentir bien ; je me suis dit que ce sentiment pourrait aider d'autres femmes, car je n'avais personnellement jamais pensé devenir mannequin avant. C'est absolument génial de pouvoir mettre en valeur des trucs que j'ai toujours adoré, comme le cannabis ou de magnifiques accessoires en verre que quelqu'un a pris le temps de souffler. C'est un super job, et je voulais sentir un lien personnel entre mon travail et moi-même : c'est de là qu'est venue cette idée de « reine des abeilles » et d'émancipation.

 

Quel message cherches-tu à faire passer ?
Presque tous les jours, je fais une session en direct où je fume, je finis défoncée et je me moque de moi-même en rigolant. Je parle à des gens tous les jours. Je me fous de savoir combien de followers j'amasse. En tant qu'autoentrepreneuse et en tant que femme, on peut très rapidement essayer de vous coller des étiquettes, et je ne voulais pas que cela m'arrive. Il y a tellement de clichés sur les fumeurs de joints... Personnellement, je fume des joints, je suis maman, j'ai deux enfants de cinq ans, je gère mon propre commerce, je suis fiancée, j'ai une vie en dehors du cannabis et pourtant je fume de la weed tous les jours.

 

Combien de joints fumes-tu par jour ?
Le matin, je me réveille et je prépare le repas des enfants, après je vais dans mon bureau et je fume une pipe, je regarde mes mails et parfois je fume un joint ou un blunt en plus : ça dépend de mon humeur. Je prends du cannabis thérapeutique, je fume pour calmer mes problèmes d'anxiété et mes problèmes de dos (j'ai eu une scoliose et un accident de voiture).

 

Quelles photos ont le plus de likes ?
Malheureusement, je me suis rendu compte que c'étaient les photos où j'étais le plus dénudée ; mais tout le monde en fait des comme ça, alors qu'est ce que j'essaye de prouver ? Que je suis comme tout le monde parce que j'ai besoin d'attention ? J'aime bien me sentir sexy, j'aime me la jouer un peu allumeuse, mais je refuse de me sexualiser complètement. Sur mon compte Instagram, j'essaye de faire un mélange à peu près égal entre Clara la fille rigolote et loin d'être parfaite, et Clara la fille sexy. Je veux être prise au sérieux.

 

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Courtney Weis. Photos via Instagram

 

Courtney Weis, 21 ans, Pueblo, Colorado
@misscannabiscourtney
25.5K followers

 

VICE : Comment t'es-tu lancée dans ce milieu ?
Courtney Weis : Je vivais dans le Wisconsin (c'est là où je suis née et où j'ai grandi), et je voulais prendre des photos de ma weed, ou de mes produits, ou de moi en train de fumer ; le problème, c'est que comme le cannabis est illégal dans le Wisconsin, les gens s'en foutaient complètement. Du coup, j'ai créé un compte Instagram privé pour y poster mes photos de drogue. Ça m'a saoulé au bout d'un moment et je l'ai fermé. Puis j'ai déménagé à Washington et je l'ai rouvert ; après, j'ai encore déménagé dans le Colorado et là, j'ai commencé à avoir beaucoup plus de visiteurs.

 

Pourquoi tu fais ça ?
En gros, je veux montrer aux gens qu'ils ont tort. Je veux que les gens reconnaissent les bienfaits thérapeutiques du cannabis. On ne devrait pas priver les gens d'un traitement en fonction de l'État dans lequel ils habitent, surtout lorsque ce traitement est si bénéfique [le cannabis est encore interdit dans 20 des 50 états américains]. Je veux aussi casser les clichés sur les fumeurs de joints : tous des losers paresseux, tu parles … Et je veux faire tout ça de manière professionnelle et classe. J'ai commencé à poster des photos de manière régulière et au bout d'un moment les gens m'ont demandé s'ils pouvaient m'envoyer du matos. Maintenant, six mois plus tard, j'en suis à 25 000 followers.

 

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Quelle est ton expérience personnelle avec le cannabis ?
Il y a trois ans, j'ai eu un accident de voiture ultra flippant. Avec des potes, on allait en Floride pour le Spring Break. J'ai été éjectée de la voiture et j'ai atterri au milieu de la route. Il a fallu m'emmener à l'hôpital en hélicoptère : j'y ai passé 18 jours. Les 14 premiers jours, je suis restée au lit sans bouger. J'avais des vertèbres fracturées et des broches dans la colonne. À l'époque, je ne fumais pas encore de weed, et c'est des amis qui m'ont dit que ça me ferait du bien, que ça atténuerait la douleur, et ça a marché. Un jour, j'ai fumé un joint et je n'ai plus du tout senti mon dos, j'étais épatée. Ils me donnaient plein de trucs à l'hôpital, de la morphine, de l'oxycodone, des pilules en tout genre ; seul le cannabis a marché.

 

J'ai remarqué que tes photos étaient plus recherchées que celles des autres comptes Instagram.
C'est parce que je suis photographe, du coup je suis à la fois devant et derrière l'objectif. J'aime bien prendre la nature en photo. Avec mon copain, on est partis pour six mois l'année dernière, on a visité 25 des 50 États du pays, on a fait pas mal de photos. Je me sens connectée à Mère Nature.

 

Quelle photo a été la plus likée ?
J'étais à la montagne, à un endroit qui s'appelle Royal George. C'était magnifique. Je fumais un joint roulé dans une feuille Shine (cette société qui fait du papier à rouler en or 24 carats), du coup c'était la grande classe. J'étais dans une zone vraiment magnifique. Mon pull tombait un peu sur l'épaule, c'était sexy sans être provocateur. J'aime bien être sexy et tout ça, mais je refuse de me mettre à poil devant le monde entier. Mais ouais, je crois que ça a été une des photos les plus appréciées, elle a dans les 1 600 likes.

 

Image IPB

 

Makena Pederson, 18 ans, Maui, Hawaï
@ganjjagoddesss
2.7K followers

 

VICE : Pourquoi ce pseudo ?
Makena Pederson : Un de mes potes disait que je prenais des taffes de déesse quand je fumais, du coup j'ai décidé de m'appeler ganjjagoddess (« déesse de la ganja ») sur Instagram.

 

Comment en es-tu venue à cette forme de mannequinat particulière, qui mélange photos de femmes et photos de drogue ?
Mon père est photographe, et il me prenait tout le temps en photo. Quand j'ai commencé à fumer, j'ai continué à me prendre en photo parce que ça me paraissait normal, j'avais passé quasiment toute ma vie devant un objectif. J'ai juste décidé de rajouter un petit quelque chose à mes photos, pour les rendre uniques.

 

Image IPB

 

Est-ce que tu penses que fumer de la weed, c'est sexy ?
Je pense pas que le fait de fumer soit sexy. Pour moi, ce qui est sexy c'est d'avoir la confiance en soi nécessaire pour faire ce que l'on aime, même s'il s'agit juste de fumer de la beuh !

 

Tu es assez jeune, tu n'as pas peur qu'on te colle une étiquette de camée qui te suivra toute ta vie ?
Je suis très jeune, c'est vrai, mais je n'ai pas peur des étiquettes. Ma mère m'a toujours dit qu'il fallait que je sois fière de qui je suis et de ce que je fais, et c'est ce que je suis aujourd'hui.

 

Retrouvez Manisha Krishnan sur Twitter

 

 

Source: vice.com

Légalisation du cannabis au Canada: mouvement m...

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Le Canada vote ce jeudi 13 avril la légalisation de l'usage et du commerce du cannabis. Une promesse de loi faite par le Premier ministre Justin Trudeau, censée permettre le contrôle de l'usage de cette drogue douce et le développement d'un marché qui pourrait atteindre des milliards de dollars. L'occasion pour TV5Monde de faire le point sur la législation du cannabis dans le monde.

 

 

 

 

Un plant de cannabis dans la ferme médicale deTikkun Olam près de la ville de Safed, dans le nord d'Israël. Le cannabis est illégal en Israël mais est autorisé pour le thérapeutique depuis les années 90, dans le traitement des cancers, de la douleur pour la maladie de Parkinson, les schléroses en plaque et même les syndromes post-traumatiques. (AP Photo/Dan Balilty)

 

 

Lors de sa campagne électorale, Justin Trudeau avait promis de légaliser le cannabis au printemps 2017, et c'est désormais chose faite avec la loi votée ce jeudi 13 avril 2017. Sa ministre de la Santé, Jane Philpott, avait expliqué en 2016 les raisons de cette légalisation : "Nous allons introduire une législation pour empêcher la marijuana de tomber entre les mains des enfants, et les profits de tomber entre les mains des criminels. (…) Bien que ce plan remette en question le status quo dans plusieurs pays, nous sommes convaincus qu’il s’agit de la meilleure façon pour protéger nos jeunes tout en renforçant la sécurité publique".

 

Depuis 2001, le Canada autorise la plantation et la vente de cannabis à usage thérapeutique, mais avec cette loi, c'est la commercialisation à vocation récréative qui arrive au pays du sirop d'érable. Des boutiques privées devraient donc voir le jour, et comme en Californie, ce commerce pourrait avoir des retombées économiques très importantes. Un rapport publié par le cabinet de consultants Deloitte à l'automne 2016 estime que la nouvelle législation pourrait déboucher sur la naissance d'une industrie de plus de 16 milliards d'euros.

 

Les limites de la possession et de l'usage récréatif de cannabis en public devraient être établies à 30 grammes par personne, les plants à domicile limités à quatre et pour une hauteur maximale d'un mètre.
Légalisation, dépénalisation et pénalisation dans le monde

 

Le Canada passe le cap de la légalisation de la commercialisation et de la consommation de cannabis, à la suite de l'Australie qui a jugé il y a peu que sa culture, sa possession et sa consommation étaient désormais légales. De même que huit Etats américains qui ont autorisé son usage récréatif, sans compter 28 autres qui autorisent son usage thérapeutique.

 

Mais qu'en est-il dans le reste du monde ? La carte des législations du cannabis sur la planète permet de mieux se faire une idée :

 

 

Image IPB

 

 

©TV5MONDE

 

Pour ce qui est du continent européen, là encore les législations divergent ; certains pays étant bien plus tolérants que d'autres, y compris au sein de l'Union européenne, où l'absence de législation commune est flagrante :

 

 

Image IPB

 

 

©TV5MONDE

 

Le cannabis est ainsi décriminalisé en Italie, au Portugal, aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Autriche, alors que sa consommation reste illégale et assortie de condamnations en France, en Scandinavie et dans la plupart des pays de l'Ex-bloc soviétique.

 

Le Canada sera le premier pays du G7 à autoriser le cannabis à des fins récréatives, une légalisation qui pourrait coïncider avec le jour de la fête nationale le 1er juillet 2018 si le projet de loi était adopté.

 

La consommation de cannabis à usage récréatif à l'échelle d'un pays n'a pour l'instant été légalisée qu'en Uruguay.

 

Pascal Hérard

 

Source: tv5monde.com

Des bactéries pour stimuler les plants de marij...

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Une jeune entreprise de Trois-Rivières, fondée il y a deux ans, a flairé la bonne affaire. Biotechnologies Ulysse a développé un produit à base de bactéries qui permet de stimuler la croissance des plants de marijuana. Elle pu tester son produit au cours des derniers mois et les résultats sont concluants.

 

Les plants de cannabis à l'usine de Tweed Photo : Radio-Canada/Frédéric Pepin

 

 

 

Grâce à un partenariat avec le seul producteur de marijuana 100% biologique au Canada, Whistler Medical Marijuana Corporation, l’entreprise trifluvienne a vérifié l’efficacité de sa potion.

 

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Le reportage de Marie-Pier Bouchard

 

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On obtient environ 10% plus de cannabis en utilisant les bactéries.

 

Yves Hurtubise, président Biotechnologies Ulysse

Biotechnologies Ulysse, une entreprise de Trois-Rivières, a développé un fertilisant permettant de stimuler la croissance des plants de marijuana. Photo : Biotechnologies Ulysse

 

Biotechnologies Ulysse serait la seule entreprise à se spécialiser dans ce domaine selon son fondateur, Yves Hurtubise, qui compare son biofertilisant à des probiotiques.

 

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On prend des probiotiques dans les yogourts, dans le pain, dans plein d'endroits au niveau alimentaire. Mais au lieu d’être un humain, c’est une plante.

 

Yves Hurtubise, président Biotechnologies Ulysse

Yves Hurtubise, président de Biotechnologies Ulysse Photo : Radio-Canada/Jean-François Fortier

 

Environ 60 essais ont été nécessaires pour en arriver au produit actuel qui est sur le point d’être commercialisé sous le nom d'Onatha.

 

Comme les brasseurs de bière

 

L’équipe de Biotechnologies Ulysse récupère des bactéries de la nature à partir d’échantillons de terre ou d’eau.

 

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Bactéries au microscope. Photo : Biotechnologies Ulysse

 

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Les chercheurs chez Biotechnologies Ulysse testent leur biofertilisant sur des plants de laitue, de tomates et autres. Photo : Radio-Canada/Jean-François Fortier
Minutieusement choisies, les bactéries sont transférées dans un premier fermenteur pour ensuite suivre les autres étapes de transformation.

 

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Les brasseurs de bière récupèrent le liquide et se débarrassent de la levure. Alors que nous on se débarrasse du liquide et on conserve la bactérie.

 

Yves Hurtubise, président Biotechnologies Ulysse

Processus de fermentation des bactéries pour le développement d'un biofertilisant permettant la stimulation des plants de cannabis chez Biotechnologies Ulysse, à Trois-Rivières. Photo : Radio-Canada/Marie-Pier Bouchard

 

Un allié de taille

 

Originaire de Bécancour et fraîchement diplômé, un spécialiste en microbiologie appliquée, François Gagné Bourque, n’aurait jamais pensé pouvoir travailler dans son domaine Canada, ni au Québec et encore moins dans sa région natale.
Il s’était fait à l’idée de travailler à l’étranger.

 

J'ai postulé en Caroline du Nord et en Californie. En Europe au Danemark. Ce sont surtout des multinationales qui se spécialisent là-dedans.
François Gagné Bourque, directeur du développement Biotechnologies Ulyss

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François Gagné Bourque est directeur du développement chez Biotechnologies Ulysse. Photo : Radio-Canada/Marie-Pier Bouchard

 

Quand Biotechnologies Ulysse a communiqué avec lui, il a sauté à pieds joints dans l’aventure.

 

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François Gagné Bourque, directeur du développement chez Biotechnologies Ulysse Photo : Radio-Canada/Jean-François Fortier

 

Une vision à long terme

 

Il y a une douzaine d’années, le fondateur de Biotechnologies Ulysse avait déjà un intérêt pour le marché de la marijuana.
C’était trop tôt à l’époque selon Yves Hurtubise, mais il affirme que le fruit est maintenant mûr.

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C’est un secteur prometteur. Le potentiel du marché est bon.

 

François Gagné Bourque, directeur du développement Biotechnologies Ulysse

Laboratoire de l'entreprise Biotechnologies Ulysse, une entreprise de Trois-Rivières. Photo : Radio-Canada

 

Le terrain de jeu des entrepreneurs est immense et après s’être attaqués à la croissance des plants de marijuana, ils travaillent sur un autre produit qui permettrait de les protéger des maladies ou des champignons.

 

D’ici trois ans, il a bon espoir de créer quelques emplois et de voir son entreprise atteindre un chiffre d’affaires avoisinant le un million de dollars.
Des rencontres avec des producteurs de cannabis sont déjà à l'horaire de l’entreprise la semaine prochaine.

 

Un texte de Marie-Pier Bouchard

 

Source: ici.radio-canada.ca

Pourquoi le cannabis est-il considéré comme un...

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Philippe Vandel s'intéresse aujourd'hui à une drogue douce, consommée notamment comme psychotrope dans de nombreux pays.

 

Culture de cannabis thérapeutique à Ontario (Canada),

le 5 décembre 2016. (LARS HAGBERG / AFP)

 

Selon les autorités sanitaires, fumer du cannabis provoque à long terme des hallucinations et des troubles de la coordination neuromusculaire. Mais surtout, sur l’instant, un relâchement général. Alors pourquoi est-il considéré comme un dopant ?

 

Au même titre que la cocaïne, la caféine, l’EPO, la testostérone ou l’hormone de croissance, la créatine, la cortisone, ou autres anabolisants ? Quel sprinter aurait l’idée de se faire un joint juste avant un 100m, en se disant : tiens, ça va m’aider à courir vite ?

 

D’abord qu’est-ce qu’un dopant ?

 

La définition évolue constamment. En France, la première définition légale du dopage date de 1965. Est alors considéré comme dopé "quiconque aura en vue ou au cours d’une compétition sportive, utilisé sciemment l’une des substances déterminées par le règlement de l’administration publique, qui sont destinées à accroître artificiellement et passagèrement ses possibilités physiques et sont susceptibles de nuire à sa santé" (loi N°65.412 du 1er juin 1965).

 

En France, les premiers contrôles antidopage concernant le cannabis datent de 1993.
De nos jours, l’Agence Mondiale Anti-Dopage (WADA) stipule que pour qu'une substance soit interdite, "elle doit être un agent masquant ou répondre à deux des trois critères suivants : améliorer les performances sportives, être un risque potentiel ou réel pour la santé, représenter une violation de l'esprit du sport."

 

C’est indéniable : le cannabis représente un risque pour la santé

 

Mais en quoi peut-il améliorer les performances sportives ? Tirer sur un joint peut aider dans certaines disciplines. Sa molécule active, le THC (6-9 tétrahydrocannabinol), agit sur les neurorécepteurs du cerveau, et améliore la relaxation musculaire et la vision, ce qui est très utile dans certains sports d’adresse, comme le tir.

 

À faible dose, il agit comme un anxiolytique et aide à contrer les souvenirs anxiogènes, ce qui peut rajouter de la confiance, élément indispensable.
La consommation de cannabis augmente le temps de sommeil et la récupération, ce qui accroit les performances d’un athlète qui doit multiplier les compétitions sur de courtes périodes. Certaines études montrent que le THC favorise l'oxygénation des tissus.

 

Enfin, le cannabis est un analgésique

 

C'est ce qui repousse les limites de la douleur, ce qui est utile aussi bien en compétition qu’à l’entrainement. Tout ceci explique sa classification comme "dopant" ; n’en déplaise aux fans du film Rasta Rocket, l’histoire de l’équipe jamaïcaine de Bobsleigh. Mais ce n’est pas de là que vient le mot "descente"…

 

Jusqu’à preuve du contraire.

 

Source: francetvinfo.fr

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